
Le Sénégal s’inscrit résolument dans le maintien de la prévalence du Vih/Sida à 0,7 %. Cette volonté a été réaffirmée par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck. Elle a annoncé une enveloppe de 1 milliard 300 millions de FCfa pour garantir la disponibilité des Arv. Le maintien de la prévalence du Vih/Sida hante les autorités et les acteurs engagés dans la croisade contre cette épidémie. L’option a été affirmée samedi lors de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida organisée par le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls).
L’augmentation de l’enveloppe destinée à l’achat des Arv entre dans cette perspective. « Nous avons porté à 1 milliard 300 millions de FCfa l’enveloppe pour l’achat des Arv. Nous allons continuer à nous battre pour augmenter les financements. Nous ne devons plus accepter que les personnes meurent à cause du manque des Arv. Nous ne devons pas accepter que les enfants naissent avec le Vih/Sida. Nous disposons des moyens pour prévenir et réduire les nouvelles infections », a dit le Pr. Awa Marie Coll Seck. Elle a invité les jeunes à porter le combat contre la stigmatisation et à s’engager activement dans la promotion du dépistage volontaire. « Nous avons une note satisfaisante sur les audits programmatiques et financiers du Cnls. Si notre pays a pu s’en sortir, c’est grâce au Dr Ibra Ndoye. C’est un grand succès, mais nous devons aller de l’avant », a ajouté le ministre.Solutions innovantes de financement Pour aller de l’avant, il faut impérativement trouver des solutions innovantes de financement. « Je pense que des solutions urgentes devront être apportées aux contraintes de financement. Si nous voulons relever les défis, nous devons augmenter de 500 millions de FCfa, chaque année, jusqu’en 2020, l’enveloppe destinée à l’achat des Arv », a dit le Dr Ibra Ndoye. Il a aussi proposé l’instauration de taxe sur les transactions financières et sur les produits nuisibles, comme la cigarette. Pour le Dr Ndoye, la réduction de 50 % des nouvelles infections est à notre portée. Mais l’atteinte de cet objectif, a-t-il indiqué, requiert la mobilisation de tous. Dans tous les cas, l’Usaid, par la voix de sa représentante, s’est engagée à accompagner le Sénégal dans l’atteinte des objectifs à l’horizon 2015, alors que la représentante de l’Unicef, Barbara Bentein, considère que la Ptme est une contribution pour l’atteinte des Omd 4, 5 et 6.
Le ministre de la Femme, de l’Enfant et de l’Entreprenariat féminin, Mariama Sarr, a plaidé pour l’implication des hommes, leur demandant de prendre en compte l’aspect genre dans la réduction des nouvelles infections. « Nous devons inciter les hommes à encourager leurs femmes à faire le dépistage. C’est un passage obligé si nous voulons atteindre zéro nouvelle infection. Le dépistage prénuptial est une pierre angulaire dans l’atteinte de nos objectifs. La vulnérabilité des femmes et des filles nous inquiète et nous interpelle tous. Nous devons redoubler d’efforts », a conseillé le ministre. Zéro nouvelle infection à 2015 Le patronat est une partie prenante dans la croisade. L’épidémie, à cause de l’absence des travailleurs affectés, de la disparition des compétents, est une vraie menace qui pèse sur le tissu industriel. « La pandémie affecte les compétences. Elle menace le monde du travail et freine la croissance. Le secteur privé doit renforcer son programme de sensibilisation.
La lutte contre le Vih/Sida nous concerne tous », a affirmé le représentant du Conseil national du patronat (Cnp). La cérémonie sied pour avoir une pensée pieuse pour les acteurs rappelés à Dieu, comme Ismaëla Goudiaby. Des voix invitent l’Etat à honorer les malades qui osent parler à visage découvert. « Les personnes qui vivent avec le Vih/Sida et qui parlent à visage découvert, n’ont pas reçu un encouragement moral des autorités. Aidez nous à vivre positivement notre séropositivité », a supplié la représentante du Réseau des associations des personnes vivant avec le Vih/Sida, Marième Fall. A noter que la pandémie perd du terrain. Plusieurs pays ont enregistré des bonds en avant sur leur chemin de réduction des nombres de cas. « Nous assistons à un recul spectaculaire de la pandémie. Il y a une réduction de 25 % de nouvelles infections entre 2009 et 2011. Des pays comme l’Afrique du sud, le Kenya, le Togo, le Rwanda ont obtenu une réduction de 40 % de nouvelles infections », a rapporté le représentant régional de l’Onusida au Sénégal.
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