Pour aider les pays africains à accélérer les progrès réalisés dans la lutte contre les maladies tropicales négligées, l’Oms a lancé un projet spécial pour l’élimination de ces pathologies invalidantes pourtant évitables.
L’Onchocercose, la filariose lymphatique, la schistosomiase, l’helminthiase et le trachome sont des maladies tropicales négligées (Mtn). Ces pathologies évitables et traitables qui affectent des millions de personnes, particulièrement en Afrique, représentent un lourd fardeau pour les pays du continent. Car 40 % des personnes affectées par les Mtn vivent en Afrique. Pis, elles empêchent des enfants d'aller à l'école et condamnent des communautés entières à vivre dans la pauvreté et l’exclusion.
C’est pour aider les Etats africains à alléger cette charge que l’Oms lance « un nouveau partenariat majeur ». Décliné sous le sigle Espen (en anglais) ou Projet spécial élargi pour l’élimination des maladies tropicales négligées, cette initiative, renseigne un communiqué du Bureau régional de l’Oms pour l’Afrique, « offrira aux programmes nationaux de lutte contre les Mtn une assistance technique et l'octroi de financements aux fins de contrôle et d'élimination des cinq Mtn ».
Devant être déroulé durant la période 2016-2020, ce programme spécial est lancé, à Genève, lors d'une table ronde, dans le cadre de la 69ème Assemblée mondiale de la santé. Une occasion pour le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'Oms pour l'Afrique, de réaffirmer la volonté de cette structure onusienne à « donner une ampleur accrue au travail accompli dans la lutte contre ces terribles maladies ». Poursuivant, elle déclare : « Nous savons ce que nous avons à faire pour vaincre les Mtn, et Espen veillera à ce que les programmes nationaux de lutte contre les Mtn disposent des données, de l'expertise et des ressources financières nécessaires pour donner un élan supplémentaire à la lutte contre ces maladies ». Dans le même sillage, le Pr Isaac Folorunsho Adewole, ministre fédéral de la Santé du Nigeria, note : « Pour vaincre les Mtn, nous avons besoin d'outils et de données adéquates afin de nous permettre de proposer ces traitements aux personnes qui en ont besoin. Ce projet spécial aidera les gouvernements de l'Afrique entière à assurer un avenir plus sain à nos peuples ».
D’ores et déjà, des structures s’engagent à appuyer cette initiative. C’est le cas de l’Usaid qui annonce un engagement de 4 millions de dollars. Il y a aussi le Fonds koweïtien, le Département pour le développement international (Dfid) britannique, la Fondation Bill & Melinda Gates, le End Fund, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, Msd et Sightsavers, entre autres organisations. Au total, ces organismes fourniront un financement de démarrage de 11,4 millions de dollars.
« Au final, la poursuite de ces investissements et la durabilité des progrès réalisés nécessiteront un engagement financier et politique plus important de la part des gouvernements africains afin de veiller au contrôle et à l'élimination de ces cinq maladies », lit-on dans le communiqué. A terme, souligne « une étude réalisée par l'Université Érasme, si les objectifs que s'est fixés l'Oms pour 2020 étaient atteints, cela permettrait de générer près de 565 milliards de dollars en gains de productivité d'ici à 2030 ».
Maïmouna GUEYE
2 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2016 (19:34 PM)Anonyme
En Mai, 2016 (22:11 PM)Participer à la Discussion