La chloroquine, ce médicament qui a été jadis le complice des pères et mères de famille luttant contre le paludisme dans nos contrées, notamment pendant la saison pluvieuse, est au centre d’une controverse dans la lutte contre le Covid-19.
S’il ne fait aucun doute pour le Professeur français Didier Raoult que c’est le remède pour barrer la route à cette pandémie qui fait trembler le monde entier, d’autres praticiens et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) préfèrent en revanche freiner des quatre fers.
Mais malgré les réserves de l’OMS, la chloroquine et le Pr Raoult ont marqué des points avec la décision de la France de prescrire le médicament ‘’contre des cas graves’’.
‘’Les médecins pourront prescrire le traitement controversé du professeur Didier Raoult aux patients aux formes graves’’, indique le ministre français de la Santé, Olivier Véran, repris par plusieurs médias.
Même s’il met des garde-fous, le ministre qui est un médecin de formation, donne du crédit au Professeur natif de Dakar, l’un des rares, sinon le seul praticien à avoir proposé un traitement contre le Covid-19.
Une maladie qui fait trembler le monde entier et dont le seul remède encore connu et livré au monde par le médecin français a emporté l’adhésion de la Chine, le berceau de la pandémie en décembre, où les essais ont été encourageants, et du président Donald Trump des Etats-Unis d’Amérique.
Jusqu’à un passé récent, ce dernier refusait encore de croire à cette maladie.
Mais il a fini par donner du crédit au Professeur Raoult de même que l’Etat d’Israël, l’une des plus grandes puissances scientifiques du monde.
Il se trouve que la polémique sur la découverte du praticien de Marseille (sud de la France) qui a réussi à soigner des malades atteints du Covid-19, a atteint son pays de naissance, le Sénégal qui a décrété l’état d’urgence, lundi, face à la progression de la maladie.
Par exemple, le Pr Daouda Ndiaye chef du service de parasitologie de l’hôpital Aristide Le Dantec met du bémol à la découverte du Pr Raoult.
Le Pr Ndiaye, l’un des scientifiques les plus écoutés du pays estime, dans un entretien à WalfQuotidien, qu’il ‘’n’y a pas de preuves formelles’’ pour dire que la chloroquine soigne cette maladie.
‘’Effectivement, la chloroquine a beaucoup aidé dans la prise en charge, mais est-ce qu’on peut aller jusqu’à dire que la chloroquine est le médicament pour tuer le virus ou pour la prévention ? Ça, c’est aller très loin. Pour le moment, ce sont des essais cliniques qu’ils ont faits’’, a estimé le Pr Ndiaye.
Et la sortie de l’OMS, l’institution de l’ONU spécialisée pour la santé publique semble donner du crédit aux doutes du Pr Ndiaye.
La polémique a rebondi avec la sortie de l’ancienne ministre de la Santé, Eva Marie Coll Seck sur la TFM.
Interrogée par la télévision du Groupe Futurs Médias, la conseillère du président Macky Sall affirme ne pas pouvoir avancer que ‘’la Chloroquine est un remède contre le Covid-19’’, tout en soulignant néanmoins que ‘’le professeur qui l’a présenté est assez outillé pour le dire’’.
‘’Je pense qu’il a de l’expérience et il faut prendre au sérieux ce qu’il dit. C’est une piste sérieuse", a dit celle qui a permis au Sénégal de sortir indemne de l’épidémie Ebola, qui a fait des milliers de morts en Afrique de l’Ouest en 2013-2014.
La ruée vers ce médicament dans les officines en France et la décision d’un laboratoire de le produire en masse et gratuitement sont de nature à emporter l’adhésion de plus d’un, à un moment où le monde est entré dans une phase critique avec cette pandémie qui ne cesse de se propager.
Si au Sénégal et en Côte d’Ivoire on ne parle que d’état d’urgence assorti de couvre-feu, en Europe, on est bien dans le confinement avec des citoyens acceptant malgré eux que la puissance publique
rogne sur leur liberté de mouvement.
SD/ASG/ADL
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