
Les femmes et les hommes sont-ils égaux face aux risques liés au tabac ? Pas vraiment selon une étude du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et de l'Inserm, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Trois jours avant la journée mondiale sans tabac, elle révèle en effet que « chez les femmes consommatrices excessives d'alcool, les risques de décès associés au tabac sont significativement plus élevés que chez celles qui consomment pas ou peu d'alcool ». Et que ce risque est moins important chez les hommes fumeurs et gros consommateurs d'alcool.
Une spécificité féminine ?
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont étudié 380 000 hommes et femmes, âgés de plus de 40 ans, sur une période de douze ans. Ils ont alors constaté que le taux de mortalité des fumeurs était « supérieur de 1,5 à 3 fois à celui des non-fumeurs ». Et qu’on soit une femme ou un homme, pas de grande différence. Par contre, les chercheurs ont constaté que lorsque la cigarette est accompagnée d’alcool, le risque de décès augmente de façon significative chez les femmes. Le risque de mortalité globale atteint ainsi 3,88 pour les femmes qui fument plus de 26 cigarettes et boivent l'équivalent de plus de 30 grammes d'alcool par jour (environ 2 verres de vin). Chez les hommes, ce risque n’est que de 2,38.
Grâce à cette vaste enquête, les spécialistes ont par ailleurs pu vérifier les bénéfices sur l’organisme après l'arrêt du tabac. Les chercheurs assurent ainsi que les personnes ayant arrêté de fumer ont des « risques semblables » à celles qui n'ont jamais fumé face aux décès liés au tabac (cancer, maladie cardiovasculaire, affection pulmonaire). Les bénéfices sont d’autant plus importants lorsqu’un ancien fumeur a arrêté la cigarette depuis plus de dix ans. Il a alors une « mortalité globale » similaire à celle de celui qui n’a jamais fumé.
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