Il y a une vie après un accident cardiaque. Ce retour à une vie normale est conditionné à la réadaptation cardiaque. Le Professeur Abdoul Kane détaille les prescriptions pouvant aider à reprendre ses activités.
C’est quoi la réadaptation cardiaque ?
L’accident cardiaque n’est pas un arrêt de la vie. La victime peut bien se relever. Au moins si elle se conforme à certaines prescriptions. Ces conseils pratiques ont été égrenés par le Professeur Abdou Kane, un cardiologue émérite. Pour dépasser cet état, le malade doit se soumettre à l’éducation thérapeutique. Cette thérapie offre l’avantage au médecin de mieux comprendre son patient, de connaître ses attentes. De ce fait, le praticien peut mieux aider le patient. En général, le médecin joue un rôle clé dans la réinsertion des victimes d’accident cardiaque. Il est aussi recommandé le respect strict de la prise des médicaments.
Il est en de même pour le réentraînement à l’exercice physique pour récupérer une capacité physique. C’est ainsi que le malade pourra reprendre ses activités. Alors que pour les patients fumeurs, il est impératif d’abandonner le tabagisme.
En somme, il s’agit de l'aider à prendre une nouvelle vie, à vivre avec sa maladie mais à vivre bien le mieux que possible. Tout ce processus est appelé réadaptation cardiaque selon le docteur Abdoul Kane, cardiologue par ailleurs Président de la société sénégalaise de cardiologie. « Il y a une dimension d’éducation thérapeutique de réarmement des connaissances sur le plan nutritionnel, de motivation pour qu’il continue ses traitements médicamenteux qui peuvent être parfois difficiles à poursuivre. C’est ce que nous appelons les régimes, c’est l’activité physique et c’est aussi tout le soutien psychologique et tout cela qui constitue la réadaptation cardiaque », dit-il.
Equipements et ressources humaines
Dans le lot des maladies cardiovasculaires, les Accidents vasculaires cérébraux sont sur une courbe ascendante. Elles sont classées comme la première cause de décès. « Nous sommes en train de faire des progrès. Aujourd’hui, nous avons dans les grands hôpitaux de Dakar, des centres de réadaptation. Mais cela ne suffit sûrement pas puisqu’il faut non seulement bien équiper ces centres, leur trouver plus d’espace, renforcer les équipements et les ressources humaines. Il ne s’agit pas de s’arrêter à Dakar », note le spécialiste.
En plus de Dakar, la décentralisation de ces services pour contribuer davantage à sauver des vies. Aujourd’hui, l’ouverture de ces centres spécialisés et la disponibilité est une urgence pour le docteur Kane. « Nous avons initié la réadaptation cardiaque. Et, nous avons énormément de satisfaction. C’est pour cela que nous souhaitons que beaucoup de centres hospitaliers soient dotés de ces services », a recommandé docteur Kane.
Un à deux millions pour un seul traitement
La prise en charge d’une insuffisance cardiaque ou d’une maladie grave n’est pas à la portée de tous. On peut facilement dépenser 1 à 2 millions de francs Cfa pour un seul traitement. Aujourd’hui, pour la réadaptation cardiaque, il faut un package qui permet d’avoir une prise en charge la plus complète possible dans lequel on inclut tous les autres aspects.
Et, c’est le meilleur rapport qualité-prix en termes de prise en charge. Ce n’est pas évident d’avoir mis 2 millions de francs Cfa sur une action immédiate ponctuelle qui peut être intéressante puisqu’il faut sauver le patient mais c’est surtout l’accompagner sur le long terme.
« Les dernières enquêtes montrent que 45% des décès au Sénégal sont dus aux maladies non transmissibles et en particulier aux maladies cardiovasculaires. Cela pour dire que le Ministère de la Santé est très préoccupé et s’est intéressé à cette approche qui vient de débuter au Sénégal n’est pas encore bien développée et l’engagement que nous avons pris, c’est le portage institutionnel », a argumenté le praticien.
Aujourd’hui, les spécialistes ont décidé de créer un bureau ou un point focal au Ministère de la Santé et au niveau de la Direction de la lutte contre la maladie (Dlm). « Nous avons décidé de créer un bureau ou bien un point focal au niveau du Ministère de la Santé, au niveau de la Direction de la lutte contre la maladie (Dlm) qui va désormais suivre de très près ce qu’on va faire par rapport à cette approche sur la réadaptation cardiaque », a expliqué Mamadou Moustapha Diop, Directeur de la lutte contre la maladie.
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