Consommer régulièrement des boissons sucrées provoquerait l'avancée de l'âge des premières règles, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale Human Reproduction. Et augmenterait donc le risque de développer plus tard un cancer du sein.
Les études sur les boissons sucrées se suivent et confirment toutes qu'elles sont mauvaises pour la santé. Cette nouvelle étude américaine met en avant le fait que boire régulièrement des sodas favoriserait la puberté précoce.
Les chercheurs de la Harvard Medical School à Boston (Etats-Unis) ont étudié les données médicales de 5 500 Américaines âgées de 9 à 14 ans entre 1996 et 2001. En tenant compte des effets du poids, de la taille, de l'alimentation et de la pratique sportive, ils ont observé que les jeunes filles qui buvaient plus d'un verre et demi de boissons sucrées par jour étaient réglées 2,7 mois en moyenne avant celles consommant seulement deux verres ou moins par semaine.
En revanche les ados qui buvaient des sodas light avaient leurs règles au même âge que celles qui buvaient des jus de fruits sans sucré ajouté.
« Notre étude suggère que les premières règles se sont produites plus tôt, indépendamment de l'indice de masse corporelle (IMC), chez les filles consommant les plus grosses quantités de boissons contenant des sucres ajoutés», explique Karin Michel, professeur associé à la Harvard Medical School à Boston, qui a dirigé l'étude.
La puberté précoce est un facteur de risque du cancer du sein. Dans le cas de l'apparition des règles 2,7 mois avant l'âge normal, ce facteur aggravant augmenterait de 1%.
« Même si ce chiffre n'est pas alarmant, et qu'il ne faut pas inquiéter les familles, tous les arguments pour réduire la consommation des sodas sont bons. Car elle est en partie responsable de l'obésité, un vrai problème de santé publique » rappelle Karin Michel, auteure de l'étude.
D'autant plus que l'obésité est aussi un facteur de risque de puberté précoce. « L'obésité infantile, répandue dans de nombreux pays industrialisés, est particulièrement liée à des règles précoces », explique le Dr Dexter Canoy, chercheur à l'Université d'Oxford (Royaume-Uni). « Des stratégies de santé publique contre l'obésité des enfants pourraient peut-être prévenir les premiers cycles menstruels précoces, ce qui pourrait réduire le risque cardio-vasculaire à long terme », conclut ce scientifique.
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