Le risque de syndrome du choc toxique (SCT) a augmenté en France, la maladie qui avait disparu a refait surface dans les années 2000. Les hôpitaux français ont recensé de plus en plus de cas du SCT, jusqu'à 24 en 2014. Le Pr Gérard Lina du centre national de référence des Hospices civils de Lyon, a observé la nette augmentation. Il a lancé une collecte de tampons usagés.
Une souche de la bactérie Staphylocoque doré est responsable du choc toxique. Naturellement présente chez certaines personnes, le développement de cette bactérie en grande quantité va libérer la toxine. La plupart des personnes ont développé des anticorps contre cette toxine. Mais les protections hygiéniques notamment les tampons peuvent déclencher ce phénomène rare.
Seules 1% des femmes sont porteuses de la bactérie. Si la femme porte un tampon, "au moment des règles, le fluide menstruel va être au contact de ce staphylocoque dans le vagin", si la protection est un tampon "le fluide est bloqué, il va rester au chaud. C'est donc un milieu de culture formidable pour cette bactérie, elle va se mettre à produire une toxine (TSST-1) qui va passer dans les sang", a expliqué Pr. Gérard Lina lors d'une conférence de presse.
L'industrie des protections périodiques a refusé de lever le voile sur la composition des protections notamment le tampon. La capacité d'absorption d'un tampon fait qu'il est porté plus longtemps, mais il est important de ne pas le garder plus de quatre heures car plus la durée s'allonge plus les risques de proliférations de bactérie sont en augmentation.
"Certaines bactéries pourraient apaiser la virulence du staphylocoque ou être capable au contraire de l'exacerber", a déclaré Pr. Lina, avant d'ajouter mais "nous n'en savons pas plus pour l'instant".
En 2015, une pétition pour connaître la composition des tampons avait été lancé par une étudiante de 19 ans avait recueilli 40.000 signatures. Cela faisait suite au décès d'une jeune mannequin américaine après avoir contracté le syndrome du choc toxique.
Le magazine 60 millions de consommateurs avait également pointer la présence de résidus "potentiellement toxiques" dans les tampons et protections féminines, dans un numéro de mars 2016.
Les scientifiques espèrent collecter 1.000 tampons usagés afin de poursuivre leur enquête. Les volontaires doivent se rendre sur le site, ou envoyer un mail à Gérard Lina pour qu'un kit leur soit délivré pour envoyer le tampon.
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