Une malnutrition "alarmante" touche pays pauvres comme pays riches, et représente un poids "inacceptable" sur la planète, selon un rapport international rendu public jeudi. Alors que la faim est repartie à la hausse dans le monde depuis plus de deux ans, "la situation est alarmante": "que les pays soient riches ou pauvres, ils connaissent une forme ou une autre de malnutrition", retard de croissance, carence en oligo-éléments, rachitisme, surpoids, ou obésité, a expliqué Corinna Hawkes, directrice du centre de politique nutritionnelle de University of London.
Le rapport annuel, intitulé "Global nutrition report", fait le point sur l'ensemble des données internationales portant sur près de 200 pays. Ces données viennent de l'Organisation des Nations unies, de la FAO (l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) du Programme alimentaire mondial (PAM), de l'Unicef, de l'Organisation mondiale de la santé, mais aussi d'ONG, de fondations et d'universités.
141 pays Au total, 141 pays combinent au moins trois formes de malnutrition - retard de croissance pour les enfants, anémie et/ou surpoids pour les femmes -, dont 41 à un niveau très élevé, indique le rapport. Celui-ci s'inquiète en particulier de voir "de vastes populations réfugiées du Moyen Orient combiner retards de croissance, rachitisme, déficiences en oligo-éléments et obésité", notamment au Liban.
Les experts se préoccupent notamment de la forte hausse (+54,9%) des ventes de lait maternisé industriel enregistrée entre 2005 et 2017 dans le monde, estimant qu'un "changement significatif (et sans précédent) du régime alimentaire des bébés et jeunes enfants est en cours" dans le monde. Excès Le rapport pointe le rôle de l'industrie alimentaire et des excès de sel, de sucre et de graisse dans les aliments transformés. 59% des enfants boivent ainsi des sodas quotidiennement en Amérique Latine et aux Caraïbes, 52% en Afrique, 44% en Océanie et 40% en Asie.
En soulignant que 59 pays ont mis en place des taxes sur les boissons sucrées, le rapport appelle chaque gouvernement à définir ses priorités nutritionnelles, allouer des ressources pour mieux quantifier et comprendre les problèmes coexistant au sein d'une même population. Le Mexique, qui a institué une taxe, a vu des ventes de boissons sucrées baisser de 10%, a expliqué Mme Hawkes. "Lorsque les pays prennent des mesures, il y a vraiment des résultats", a-t-elle ajouté.
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