Seneweb évoquait dans ses colonnes, la semaine dernière, la perturbation des opérations chirurgicales à Kédougou due à une pénurie d’anesthésistes que les usagers des services sanitaires commencent à payer au prix fort.
En effet, sur les 15 évacuations en urgences obstétricale et générale effectuées par le centre de santé de Kédougou en une semaine, deux personnes ont perdu la vie en cours de route. Ces dernières auraient pu être sauvées si les services de la chirurgie n’étaient pas perturbés avec cette pénurie d’anesthésistes qui perdure depuis le 31 décembre dernier. En une semaine, ce sont 15 évacuations dont 09 urgences obstétricales et 06 urgences chirurgicales avec 02 décès en cours d’évacuation que les services sanitaires ont enregistrés.
La troisième personne décédée au cours de cette même semaine est un ressortissant guinéen qui souffrait d’une occlusion intestinale aigüe. Une pathologie dont le bloc opératoire de Kédougou n’est pas en mesure d’assurer la prise en charge car ne disposant pas d’un assistant respirateur automatique. Malheureusement, son évacuation sur Tambacounda n’a pas abouti car il a fini par rendre l’âme à Kédougou.
Et ce n'est pas tout : une patiente qui souffrait de complications d’accouchement, évacuée sur Tambacounda, a rencontré toutes les difficultés de prise en charge au point qu’elle a fini par accoucher à l’intérieur du véhicule la semaine dernière. Cette situation a fini d’installer la peur chez la plupart des femmes en état de grossesse et que Seneweb a rencontrées au service de gynécologie du centre de santé de Kédougou. F.K.S, l'une d'elle, en état de grossesse avancé, le visage triste, sort à peine les mots de sa bouche pour fustiger une telle situation. « Par ces temps qui courent, c’est un danger de tomber en état de grossesse. Avec cette psychose qui nous habite, nous, femmes, comment voulez-vous que nos grossesses arrivent à terme ? C’est inadmissible pour toute une région médicale qui n’a pas d’anesthésiste. Il faut qu’il y ait des morts, encore des morts pour que les autorités réagissent. » lance-t-elle, la mort dans l’âme.
Au regard d’une telle situation, certaines femmes préfèrent rester et accoucher à domicile que d’être évacuées sur Tambacounda où les services de gynécologie sont en ce moment très perturbés faute de gynécologues.
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