Cette solide étude française
devrait balayer les méfiances des plus sceptiques sur les dangers supposés des vaccins contre le papillomavirus (HPV). Menés conjointement par l'Agence du médicament et l'Assurance maladie, ces
travaux sont les plus importants jamais réalisés sur le sujet, avec une ampleur
inédite de 2,2 millions de jeunes femmes suivies. Parmi elles, plus de 800.000
jeunes filles de 13 à 16 ans avaient été vaccinées par les deux vaccins mis sur
le marché : le Gardasil® et le Cervarix®.
Les conclusions sont sans équivoque : "la vaccination n'entraîne pas
d'augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes"
explique le rapport. Au total, les chercheurs se sont penchés sur 14 maladies
auto-immunes, incriminées de près ou de loin depuis la commercialisation des
vaccins en 2006 : sclérose en plaques, lupus, syndrome de Guillain-Barré, polyarthrite rhumatoïde ou encore maladies inflammatoires chroniques
de l'intestin (MICI)….
Ces "résultats
rassurants" viennent consolider toutes les données
scientifiques déjà existantes.
Une
légère augmentation du syndrome de Guillain-Barré ?
Malgré tout, deux maladies se dégagent légèrement du lot et
pourraient avoir une "légère
association statistique" avec la vaccination : le syndrome de
Guillain-Barré et les MICI. Le syndrome de Guillain-Barré est une atteinte des
nerfs qui conduit parfois à une paralysie progressive. Sur les 820.000
adolescentes vaccinées, 19 ont développé ce symptôme, soit 2 pour 100.000. Or,
la prévalence globale de ce syndrome rarissime dans la population générale est
de 2,8… L'association statistique est donc presque indécelable, mais l'ANSM
précise que l'apparition de Guillain-Barré est tout de même plus forte dans les
trois premiers mois après la vaccination. Dès la commercialisation, ce risque
avait été apposé sur la notice.
Concernant l'augmentation très faible des MICI, l'étude parie
sur un "hasard"
statistique. D'autant plus que cette association n'a pour l'instant jamais été
prouvée dans d'autres études. "Ces
résultats restent à confirmer" tranche donc l'étude.
Une chose est sûre : aucune association n'est prouvée entre ce
vaccin et l'apparition de la sclérose en plaques. En 2013, le lien avec
cette maladie auto-immune avait fait grand bruit. Une jeune Landaise avait
porté plainte après avoir développé la maladie à la suite d'une vaccination au
Gardasil®. La plainte suit
toujours son cours - huit autres ont été déposées la même année en France.
La
vraie question est celle de l'efficacité
Depuis sa mise sur le marché en 2006, le Gardasil® est sous
surveillance rapprochée. Le vaccin suscite bon nombre d'interrogations et de doutes, notamment auprès d'une
partie de la communauté scientifique. Ce ne sont pas les supposés dangers que
redoutent chercheurs et médecins. En réalité, une partie s'interroge sur la
pertinence de la stratégie vaccinale mise en place par les autorités de santé.
La rapidité avec laquelle les laboratoires Merck et GSK ont obtenu leur
autorisation de mise sur le marché questionne, évoquant pour certains de
possibles conflits d'intérêts (aux Etats-Unis et en Espagne notamment) entre
laboratoires et autorités de santé publique.
L'utilité réelle du vaccin est également source
d'interrogations. En effet, le cancer du col l'utérus n'étant pas considéré comme un
problème majeur de santé publique, pourquoi recommander l'injection du vaccin à
toutes les jeunes filles de 11 à 14 ans ? D'autant plus que le recul sur l'efficacité du vaccin reste limité. Actuellement, il
est seulement montré que ce vaccin protège pour quatre ans. Or, l'apparition
des tumeurs apparaît souvent quinze ans après la contamination par les
papillomavirus…
Le Gardasil® n'a pas fini de faire parler de lui. A près de 130
euros la dose (dont 65% sont remboursés par la Sécu), les jeunes Françaises
restent réticentes à la vaccination. Seules 18% se font vacciner, contre 70% en Belgique.
Les auteurs de l'étude espèrent que leurs résultats rassureront les
adolescentes les plus sceptiques. La vaccination contre le papillomavirus reste
un complément au frottis, indispensable pour un bon dépistage. Chaque année,
1.000 Françaises décèdent suite à un cancer du col de l'utérus.
2 Commentaires
Swiss Diaspora
En Septembre, 2015 (12:22 PM)C.F.R.P (Cytopathololgist)!
A Bas L'occident!
En Septembre, 2015 (13:29 PM)Participer à la Discussion