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Selon un rapport publié ce lundi par Amnesty International, plus de 3.000 soignants seraient décédés du coronavirus dans le monde. L’organisation estime que ce chiffre est encore largement sous-estimé.
Amnesty International a recensé dans un rapport le nombre de décès liés au coronavirus parmi le personnel soignant des pays du monde entier. Selon l’organisation, les gouvernements doivent être tenus responsables de ces milliers de décès. Pour elle, les autorités n’ont pas réussi à protéger correctement leurs soignants.
De plus, le personnel hospitalier a été confronté à de nombreux obstacles pendant la crise sanitaire. Les soignants ont cruellement manqué de matériel médical. Sur 63 pays, moins d’un quart des syndicats interrogés ont déclaré disposer d’équipements appropriés pour leurs membres. Certains médecins et infirmiers ont même dû acheter leur propre matériel de protection. D’autres se sont débrouillés à l’aide de sacs-poubelle ou d’imperméables.
Violences et stigmatisations
Amnesty International a noté que dans 31 pays, le personnel soignant s’est mis en grève, a menacé de faire grève ou a manifesté à cause de ces conditions de travail. Face à ces grèves, les autorités de certains pays ont répondu sévèrement. Par exemple, en Égypte et en Russie, des licenciements, des mesures disciplinaires ou même des arrestations de professionnels de la santé ont été signalés.
Selon le rapport, les soignants ont également été stigmatisés et victimes de violences durant la pandémie. L’accès à certains logements leur était parfois refusé par crainte de contamination. Au Mexique, une infirmière aurait été aspergée de chlore alors qu’elle marchait dans la rue. Selon l’organisation, ces violences résultent d'un climat de désinformation et de stigmatisation présent dans de nombreux pays.
Compte tenu des risques et de la charge de travail, Amnesty International déplore une rémunération insuffisante et une absence d’indemnisation en cas de maladie professionnelle, voire de décès.
600 soignants hospitalisés en Belgique
Le 19 juin dernier, l’Institut de santé publique Sciensano estimait qu’environ 600 soignants avaient été hospitalisés à cause du coronavirus depuis mi-mars en Belgique. L’organisation a également recueilli plusieurs témoignages selon lesquels les maisons de repos en Belgique manquaient cruellement de personnel qualifié et de matériel adéquat. “Il est essentiel que nos autorités évaluent sérieusement la façon dont la pandémie a été gérée en Belgique et que des comptes soient rendus”, déclare Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.
“Nous invitons tous les États touchés par la pandémie de COVID-19 à réaliser des études publiques indépendantes sur leur état de préparation à la pandémie et sur les mesures prises, en vue de mieux protéger les droits humains et les vies humaines en cas de nouvelle épidémie de grande ampleur à l’avenir”, conclut Sanhita Ambast, chercheuse et conseillère d’Amnesty International sur les droits économiques, sociaux et culturels.
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