Dans un contexte de lutte, marqué par 72 heures de grève, une tension de plus vient de naitre entre le Gouvernement et le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES). Un seul mot d’ordre : dénoncer l’attitude de la tutelle qui a relevé de son poste un médecin pour avoir mis à nu les pratiques illégales de médecine du chef de poste de Fimela (Fatick).
Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) a décrété mercredi une grève de 72 heures, selon son secrétaire général. Un mouvement d’humeur qu’ils ne sont pas prêts à abandonner si leurs collègues n’est pas rétabli dans ses fonctions. «Si on doit subir une mutation parce qu’on a dénoncé une pratique illégale pour sauver la population en tant que praticien qui a prêté serment, ça devient dangereux», a renseigné le docteur Boly Diop.
En effet, l’agent de santé Abdou Gackou, en poste à Keur Samba Dia, dans l’arrondissement de Fimela (région de Fatick), pratiquait des échographies sans pour autant avoir le droit d’exercer une telle activité. L’ancien médecin chef du district de Fimela a ainsi notifié au sieur Gackou, la circulaire du ministre qui leur demandait de signaler tout exercice illégal de la médecine.
Seulement, ce dernier qui a reconnu les faits en premier lieu, n’a tout de même pas arrêté d’exercer un tel exercice sans remettre de cliché mais se contentait, pour la plupart, de ses consultations. Le hic a été cette échographie d’une patiente avec la conclusion d’un avortement. La patiente se retrouve avec une intervention chirurgicale parce qu’il s’agissait en réalité d’une malformation du fœtus. « C’est pour cette dénonciation que le médecin a été muté alors que la réglementation ne permet pas à un agent sanitaire de faire des échographies », a indiqué le Secrétaire général du SAMES.
La mutation de ce médecin chef est confirmée par le Directeur des ressources humaines du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Souka Ndella Diouf notifie cependant que ce transfert a une autre connotation. « La décision de mutation est un pouvoir discrétionnaire que le Président de la République a délégué au ministre. Cela est dans l’ordre normal des choses. Un agent de l’Etat peut être muté à tout moment, car c’est pour le bien-être du service », a-t-il précisé, parlant d’ailleurs d’une mobilité concernant les médecins chef de district. A l’en croire, celui de Kaffrine a, lui aussi, connu un déplacement pour dire que le cas de Fimela n’est pas une exception.
Pour rappel, c’est sur demande du département de la Santé que le ministère de l’Intérieur, à travers une circulaire, a notifié aux gouverneurs et autres préfets de dénoncer toute pratique de ce genre.
Yandé Diop - Libération
11 Commentaires
Anonyme
En Décembre, 2016 (07:19 AM)Lynx
En Décembre, 2016 (07:30 AM)Anonyme
En Décembre, 2016 (08:52 AM)Anonyme
En Décembre, 2016 (08:57 AM)Anonyme
En Décembre, 2016 (09:12 AM)Anonyme-rectification
En Décembre, 2016 (10:25 AM)Le district sanitaire est à Diofior
Qu'il est nul ce journaliste
Hiréna
En Décembre, 2016 (10:37 AM)En plus, ce médecin est bien soumis à la réglementation administrative en vigueur dans ce pays. A mon avis, il est gênant de voir des cadres de ce niveau, fouler du pied les fondements de l'administration. Ce n'est ni plus ni moins qu'un refus d'obéissance, une rebellion contre l'autorité.
Il est temps qu'on arrête de prendre en otage la république du seul fait qu'on est dans une organisation corporatiste.
Anonyme
En Décembre, 2016 (12:23 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (12:27 PM)Makhou
En Décembre, 2016 (12:47 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (12:56 PM)Participer à la Discussion