La pratique illégale de la médecine vétérinaire est dangereuse. L'impact sur la santé humaine est même plus grave. Aussi, les médecins vétérinaires privés invitent les autorités à les accompagner à assainir le secteur. « Quand un médicament est utilisé sur un animal, il laisse des résidus. Donc, c'est des restes. Ils vont être éliminés normalement selon un délai bien défini, selon le type de médicament, selon la voie d'administration, selon l'espèce animale et selon la denrée en question. Alors, si quelqu'un ne maîtrise pas ce médicament et le met sur l'animal ou bien si ce médicament a été mal gardé, mal conservé et qu'on le met sur l'animal, le consommateur qui est derrière va prendre, manger ces denrées qui viennent de ces animaux, que ce soit la viande, le lait, les œufs, etc. », a expliqué le docteur Isma Ndiaye, médecin vétérinaire et secrétaire général du Conseil national des vétérinaires privés du Sénégal.
Ces actes ne sont pas sans conséquences, parce qu’ils se retournent contre les consommateurs, au-delà même du problème qu'ils constituent pour les animaux, dit-il. Avec cette pratique, le médicament n’a plus son circuit normal de distribution. Les médicaments sont utilisés à tort et à travers. « Quand le médicament sort du circuit, il devient dangereux parce qu'il est exposé n'importe comment et géré par des gens qui n'en ont pas les compétences ».
Les vétérinaires se disent ainsi prêts à « mettre en marche tous les dispositifs réglementaires et législatifs comme la loi 2807, l'organisation de la profession et la pharmacie vétérinaire, pour poursuivre quiconque aura récidivé ou n'importe quel récalcitrant, jusqu'à même aller en justice ».
Le Dr Ndiaye ajoute qu’ainsi, « on court un risque, un grand danger en absorbant en même temps des résidus ». Les effets sont sur le long terme. « Ces résidus, pour une première fois, peuvent ne pas causer de problème, mais avec l'effet cumulatif dans l’organisme, on va arriver à des risques comme des insuffisances rénales, les risques de cancer et parfois même des avortements chez la femme », avertit-il.
Autrement dit, clarifie le docteur, « la résistance aux antimicrobiens veut dire que les médicaments qui, normalement, devaient soigner l'homme contre certaines infections ne pourront plus avoir d'efficacité parce que tout simplement, il a eu à consommer des microdoses que les microbes vont prendre et à la limite ces microbes vont devenir résistants ».
Par ailleurs, il estime que « certains pensent qu'ils peuvent remplacer le vétérinaire et se mettre à vendre de façon illégale des médicaments, allant même jusqu’à faire des actes médicaux. Ils sont dans la prophylaxie pour protéger, comme la vaccination contre la rage, alors qu'ils ne maîtrisent rien de tout ça ».
Devant ce fait, les médecins vétérinaires ont lancé un appel aux nouvelles autorités pour assainir le secteur. « Nous savons que l'autorité actuelle a cette volonté de remettre le train sur les rails, raison pour laquelle nous tendons nos bras pour dire que nous sommes là pour aller dans le même combat », a expliqué le docteur Isma Ndiaye.
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il y a 1 semaine (14:27 PM)Expert
il y a 1 semaine (14:32 PM)Participer à la Discussion