
Le Sénégal a besoin de 4,1 milliards de francs Cfa, l’année prochaine, afin d’assurer la disponibilité des Antirétroviraux pour les personnes vivant avec le Vih. Mais, les apports cumulés du Fonds mondial et du gouvernement du Sénégal ne dépassent pas 3 milliards, plongeant les malades dans une profonde inquiétude.
Les personnes vivant avec le Vih ont lancé l’alerte dans ces colonnes, il y a quelques semaines, pour inviter l’Etat à prendre en charge, avec plus de sérieux, la question du traitement aux Arv. Le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) leur a emboîté le pas hier, en affichant ses inquiétudes, avec des chiffres sur le gap financier qui reste à combler, pour l’achat des Antirétroviraux.
Présentant un bref aperçu sur l’état de la réponse au niveau national, le secrétaire exécutif du Cnls a en effet indiqué que le Sénégal a besoin de 4 milliards 119 millions 483 mille 61 francs Cfa en 2013, dans le cadre de l’initiative d’accès aux Arv. Mais le Fonds mondial va assurer les 1 milliard 449 millions 89 mille 209 francs, alors que l’Etat se contente juste de 1 milliard 300 millions francs. Le gap représente ainsi 1 milliards 370 millions 393 mille 853, fait remarquer le Dr Ibra Ndoye, devant Awa Marie Coll Seck, ministre de la Santé. Ce qui risque d’avoir des répercussions sur le traitement dans la mesure où les acteurs de la réponse entendent passer de 18.352 malades sous Arv en 2011 à 31.632 malades en 2015.
Le Fonds mondial, principal bailleur du Sénégal en matière de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose, étant en pleine mutation, ses financements se réduisent au fil du temps. Une situation de plafonnage des financements qui ne laisse pas indifférents les acteurs de la réponse, tournés aujourd’hui vers des alternatives de financement à l’image de la «taxe sida», préconisée par l’Alliance nationale contre le Sida (Ancs).
Quoi qu’il en soit, Awa Marie Coll Seck s’est voulue rassurante, à propos du soutien de l’Etat. Après avoir rappelé que depuis le début de la riposte, au moins 80% des financements annuels du programme national de lutte contre le Vih dépendent de ressources extérieures, le ministre de la Santé se félicite en effet de l’engagement du chef de l’Etat et de son Premier ministre, à augmenter le budget de la Santé jusqu’à 15%. Laquelle augmentation devrait de fait, avoir des répercussions sur le financement de la réponse, à partir de nos propres ressources.
Venue présider hier, l’ouverture officielle de cette quatrième édition du Forum des partenaires, Awa Marie Coll Seck indique que Macky Sall «est en phase avec les concertations sur le positionnement du Sida dans le nouvel agenda international du développement après 2015, lancées depuis la semaine dernière par l’Onusida à Genève».
Avec comme thème : «Pérennisation de la riposte au Sida comme priorité de santé et de développement», ledit forum, organisé par le Cnls, prend fin aujourd’hui et devrait accoucher de fortes recommandations allant dans le sens d’intéresser les populations de manière générale, au financement de la lutte contre le Sida au Sénégal.
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