Les spécialistes en santé font souvent défaut. Plusieurs spécialités n’existent pas dans certaines zones du pays. Même si des efforts sont faits par le ministère de la Santé, certaines ONG et structures, il faut changer de paradigme. Il faut une unité où l'on met un spécialiste dans un service qui existe déjà en bonne et due forme.
« Il s'agit de poser la question cruciale de la formation des ressources humaines des professionnels de santé qualifiés à l'échelle africaine. La plupart des professionnels de santé qui sont sur le terrain sont confrontés aux problèmes liés à la prise en charge des malades et ont besoin de compétences supplémentaires certifiées », selon le professeur Abdoulaye Lèye, directeur de l'Institut de prévoyance médico-sociale de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) et coordonnateur de la formation de spécialisation et du Diplôme universitaire en diabétologie en formation ouverte et à distance.
En effet, dit-il, la formation à distance via Internet est un outil extraordinaire pour pallier ce phénomène. Ils vont bénéficier de la formation et continuer à exercer dans leur lieu habituel. Ceci va permettre de fédérer autour d'une plateforme de formation à distance des praticiens qui sont au nombre de 57 pour cette promotion de 15 pays différents, dont 17 Sénégalais.
« Toute l'année, on a échangé à distance avec des modèles pédagogiques qui sont très éprouvés, qui permettent de les suivre pas à pas et des évaluations de formation, le tout à distance. Mais aussi dans la possibilité de les regrouper en présentiel. Ces récipiendaires ont subi une session intensive pour que le lien tissé à distance puisse se traduire en élément physique, mais aussi de discuter en de cas pratiques », a expliqué le Pr. Lèye.
Cette session associe la formation en présentiel et à distance en diabétologie, mais qui est couplée aux journées scientifiques des diplômes d'études spécialisées de la fac de Médecine. Ceci explique la présence de 150 praticiens durant deux jours pour échanger sur la pathologie, sa prise en charge mettant au centre de la préoccupation le diabétique lui-même.
Il faut noter qu'il y a 33 médecins formés à la diabétologie qui sont dans les différentes régions du pays, au dernier décompte, et 35 médecins spécialisés en endocrinologie. La diabétologie est une sous-partie de l'endocrinologie. La formation est de quatre ans. « C'est très insuffisant, parce qu'il y a des points où il n'y en a pas, par rapport aux malades, mais l'université est en train de jouer son rôle en aidant à la formation des diabétologues, mais aussi en réflexion au niveau africain. Ces spécialistes sont les entraîneurs de soins. Depuis 2019, on a pu enrôler 80 à 90 personnes et 23 sont sortis et vont recevoir leur parchemin. Ils vont retourner dans leur pays où être recrutés par l'État », dit-il.
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