L’accident de Sikilo a été un véritable carnage. Plus de 40 victimes dénombrées. C’est l’un des accidents les plus tragiques de l’histoire du trafic routier au Sénégal. Le choc a laissé des séquelles aussi bien dans le village que chez les rescapés. Les blessés ne sont pas encore revenus à la vie. Impossible d’oublier ce choc lorsqu’on a été en contact direct avec les morts et la mort.
Loin de Sikolo, à Sakal, dans la zone de Louga, la tragédie laisse les populations et les victimes dans un état second. Un travail de fond s’impose pour enrayer le cycle des tragédies. Plus de 27.000 personnes sont victimes de la tragédie, chaque année, au Sénégal, rien qu’à Dakar, on dénombre 11.000. Entre 2015 et 2019, les accidents routiers ont occasionné, en moyenne 644 décès, chaque année, selon l'ONG Partners West Africa.
Les routes de la mort. Plusieurs centaines de personnes laissent leur vie dans des accidents. Le peu de personnes qui s’en sortent, traînent un traumatisme ou des séquelles à vie. Les rescapés traumatisés ne se comptent plus. Mbaye Seck, étudiant en Journalisme et Communication en est une parfaite illustration. Il a subi un accident de moto. Sa jambe avait été amputée. Sa vie a basculé, un jour du 2 avril 2021. Le bonhomme avait heurté un véhicule. Le choc ne l'a pas laissé indemne. Ces blessures ont exigé une amputation fémorale, le 6 avril 2021. Toute la scène est gravée dans sa mémoire. Plus de deux ans après, sa douleur a transpercé sa voix lors de notre entretien. « Il est foutu », disaient-ils en chœur. Il lui a fallu attendre plus de 30 mn avant que les secours n’arrivent. Ils ont stabilisé la jambe, malgré la forte hémorragie. Et, il a été évacué à l’hôpital Principal de Dakar, avec le chauffeur auteur de la tragédie, à bord du véhicule des Sapeurs-pompiers. Une mare de souffrance sépare le lieu de l’accident et l’hôpital. Mbaye a su revenir à la vie grâce aux praticiens de santé et de son papa. Il était là, à ses côtés pour lui rappeler, l’endurance dans des moments d’épreuve. Comme un malheur ne vient jamais seul, la même année, sa femme avait fait un accident à Koumpentoum. Elle portait son bébé de 7 mois. Ce dernier avait des problèmes à la tête. Il a deux ans et quelques mois aujourd’hui. Son père se souvient encore. « Mon enfant avait perdu la peau de la tête. Il a fallu du temps pour le retrouver dans le bus qui avait fait des tonneaux. Aujourd’hui, encore son suivi médical pose problème. Il doit subir des examens mais nous n’avons pas les moyens », raconte le père. L’enfant avait subi une première opération à Tamba, il a été ensuite transféré à l’hôpital de Fann pour un second examen et une intervention chirurgicale. Il est encore traumatisé. Il doit subir d’autres opérations mais rien n’est fait, faute de moyens.
Outre la charge psychologique, il faut faire face à la charge financière qui est incompressible. La vie des parents est rythmée par des rendez-vous chez les différents spécialistes ou praticiens. Un enchaînement d’examens et d’analyses médicaux aussi traumatisants que le choc. Pendant de ce temps, le chauffeur du bus libre et continue de rouler à vive allure jusqu’à la prochaine tragédie. Comble du paradoxe pour le cas précité : aucun procès-verbal du constat de l’accident n’est enregistré et pourtant, les victimes ont été auditionnées. Le père de la victime a su ce qui s’est passé quand les services d’assurance lui ont demandé d’amener le pv de l’accident pour la prise en charge de l’enfant. « Le commandant a été affecté, le tout nouveau ne trouve aucun élément disponible sur l’accident . Me Sèye m’a remis un courrier mais l’actuel chef de brigade ne peut rien faire, il n’y a pas de trace de l’accident », se désole-t-il.
Le fil des tragédies se déroule dévoilant des sanglots, des maux et des mots. De la mobilité, on peut se retrouver dans l’immobilité. Tout peut basculer au détour d’un accident. Comme toujours, les secours tardent à arriver. Comme toujours, la prise en charge tarde. « S’il y avait une intervention très rapide, je ne serais pas dans ce fauteuil roulant », a fait savoir le président de l’association nationale des personnes accidentées vivant avec un handicap, Ousmane Ndoye. Le diagnostic de la chaîne de prise en charge à un nom commun : défaillance, retard, négligence. « Ce n’est jamais facile, de souffrir après un accident avant que les secours n’arrivent, souffrir pour la prise en charge médicale et ensuite pour le suivi psychologique et sanitaire. Beaucoup d’handicap pouvaient être évités » se désole-t-il. Il s’est exprimé pendant l’atelier d’évaluation des activités du Programme d’appui à la gouvernance dans le secteur des transports terrestres au Sénégal (Pagotrans). Aujourd’hui, il porte le plaidoyer et anticipe sur des campagnes de sensibilisation, pour montrer les causes et les coûts des accidents. « Il faut aussi sensibiliser les citoyens sénégalais, une victime d’accident fait de toute sa famille des victimes », dit-il.
Loin de Sikolo, à Sakal, dans la zone de Louga, la tragédie laisse les populations et les victimes dans un état second. Un travail de fond s’impose pour enrayer le cycle des tragédies. Plus de 27.000 personnes sont victimes de la tragédie, chaque année, au Sénégal, rien qu’à Dakar, on dénombre 11.000. Entre 2015 et 2019, les accidents routiers ont occasionné, en moyenne 644 décès, chaque année, selon l'ONG Partners West Africa.
Les routes de la mort. Plusieurs centaines de personnes laissent leur vie dans des accidents. Le peu de personnes qui s’en sortent, traînent un traumatisme ou des séquelles à vie. Les rescapés traumatisés ne se comptent plus. Mbaye Seck, étudiant en Journalisme et Communication en est une parfaite illustration. Il a subi un accident de moto. Sa jambe avait été amputée. Sa vie a basculé, un jour du 2 avril 2021. Le bonhomme avait heurté un véhicule. Le choc ne l'a pas laissé indemne. Ces blessures ont exigé une amputation fémorale, le 6 avril 2021. Toute la scène est gravée dans sa mémoire. Plus de deux ans après, sa douleur a transpercé sa voix lors de notre entretien. « Il est foutu », disaient-ils en chœur. Il lui a fallu attendre plus de 30 mn avant que les secours n’arrivent. Ils ont stabilisé la jambe, malgré la forte hémorragie. Et, il a été évacué à l’hôpital Principal de Dakar, avec le chauffeur auteur de la tragédie, à bord du véhicule des Sapeurs-pompiers. Une mare de souffrance sépare le lieu de l’accident et l’hôpital. Mbaye a su revenir à la vie grâce aux praticiens de santé et de son papa. Il était là, à ses côtés pour lui rappeler, l’endurance dans des moments d’épreuve. Comme un malheur ne vient jamais seul, la même année, sa femme avait fait un accident à Koumpentoum. Elle portait son bébé de 7 mois. Ce dernier avait des problèmes à la tête. Il a deux ans et quelques mois aujourd’hui. Son père se souvient encore. « Mon enfant avait perdu la peau de la tête. Il a fallu du temps pour le retrouver dans le bus qui avait fait des tonneaux. Aujourd’hui, encore son suivi médical pose problème. Il doit subir des examens mais nous n’avons pas les moyens », raconte le père. L’enfant avait subi une première opération à Tamba, il a été ensuite transféré à l’hôpital de Fann pour un second examen et une intervention chirurgicale. Il est encore traumatisé. Il doit subir d’autres opérations mais rien n’est fait, faute de moyens.
Outre la charge psychologique, il faut faire face à la charge financière qui est incompressible. La vie des parents est rythmée par des rendez-vous chez les différents spécialistes ou praticiens. Un enchaînement d’examens et d’analyses médicaux aussi traumatisants que le choc. Pendant de ce temps, le chauffeur du bus libre et continue de rouler à vive allure jusqu’à la prochaine tragédie. Comble du paradoxe pour le cas précité : aucun procès-verbal du constat de l’accident n’est enregistré et pourtant, les victimes ont été auditionnées. Le père de la victime a su ce qui s’est passé quand les services d’assurance lui ont demandé d’amener le pv de l’accident pour la prise en charge de l’enfant. « Le commandant a été affecté, le tout nouveau ne trouve aucun élément disponible sur l’accident . Me Sèye m’a remis un courrier mais l’actuel chef de brigade ne peut rien faire, il n’y a pas de trace de l’accident », se désole-t-il.
Le fil des tragédies se déroule dévoilant des sanglots, des maux et des mots. De la mobilité, on peut se retrouver dans l’immobilité. Tout peut basculer au détour d’un accident. Comme toujours, les secours tardent à arriver. Comme toujours, la prise en charge tarde. « S’il y avait une intervention très rapide, je ne serais pas dans ce fauteuil roulant », a fait savoir le président de l’association nationale des personnes accidentées vivant avec un handicap, Ousmane Ndoye. Le diagnostic de la chaîne de prise en charge à un nom commun : défaillance, retard, négligence. « Ce n’est jamais facile, de souffrir après un accident avant que les secours n’arrivent, souffrir pour la prise en charge médicale et ensuite pour le suivi psychologique et sanitaire. Beaucoup d’handicap pouvaient être évités » se désole-t-il. Il s’est exprimé pendant l’atelier d’évaluation des activités du Programme d’appui à la gouvernance dans le secteur des transports terrestres au Sénégal (Pagotrans). Aujourd’hui, il porte le plaidoyer et anticipe sur des campagnes de sensibilisation, pour montrer les causes et les coûts des accidents. « Il faut aussi sensibiliser les citoyens sénégalais, une victime d’accident fait de toute sa famille des victimes », dit-il.
1 Commentaires
Blin
En Avril, 2023 (11:11 AM)Participer à la Discussion