Au lendemain de l’accident mortel qui a eu lieu dans la région de Kaffrine, le gouvernement a pris une batterie de mesures pour la sécurité routière. Cependant, beaucoup doutent de l’application effective de ces nouvelles décisions. Une raison qui pousse le Réseau des journalistes en transport et sécurité routière (RJ/TSR) a exigé de l’État, le respect de ses engagements afin de lutter efficacement contre l’insécurité routière. «Le Sénégal a connu, le dimanche 8 janvier 2023, son plus dramatique accident de la circulation. Quarante morts, une centaine de blessés suite à une collision entre deux bus de transport de voyageurs à hauteur du village de Sikilo, sur la route nationale 1, non loin de Kaffrine. Un bilan très lourd qui a suscité l’émoi et installé la tristesse dans le cœur des Sénégalais », a fait d’emblée savoir le Réseau dirigé par El Hadji Ibrahima Thiam.
« Il est bien de prendre des mesures, mais il est encore mille fois mieux de les mettre en œuvre »
Qui ajoute : «Mais, après la vague d’émotions, les messages de compassion d’ici et d’ailleurs, les condamnations, l’heure doit être à l’introspection. Nous devons interroger comment nous en sommes arrivés là. Sans faux-fuyants, mettre le doigt dans la plaie. Une thérapie de choc pour un bien-être collectif. Certes, tant qu’il y aura des véhicules et des routes, il y aura toujours des accidents de la circulation ».
Les journalistes de soutenir qu’il ne s’agit pas donc d’éradiquer le phénomène, mais de le minimiser. «Pour y arriver, tous les acteurs du secteur des transports doivent s'y mettre. Il n’y a pas deux camps : celui des transporteurs et celui des pouvoirs publics, mais un seul, celui du Sénégal et des Sénégalais. Ainsi, chacun doit jouer son rôle et assumer ses responsabilités. Une prise de conscience individuelle pour le salut collectif », indiquent-ils.
Rappelant que l’État, dès le lendemain de la tragédie, a pris des mesures, ils espèrent qu’elles n’auront pas le destin des effets d’annonce : c’est-à-dire sans etre appliquées de manière durable. «Pour nous convaincre du contraire, nous attendons de voir ce qu’il en sera de leur application. Car, c’est bien là l’enjeu. Il est bien de prendre des mesures, mais il est encore mille fois mieux de les mettre en œuvre. Malheureusement, et il est regrettable de le dire, au Sénégal, le suivi-évaluation n’est pas notre fort », ont-ils fait remarquer.
« l’Etat a une belle occasion (…), de donner un coup de pied dans la fourmilière que constitue le secteur des transports où le laisser-aller semble être la règle »
Avant de poursuivre : «Toujours est-il qu'avec ce qui vient de se passer à Kaffrine, l’Etat a une belle occasion de nettoyer les Écuries d’Augias, de donner un coup de pied dans la fourmilière que constitue le secteur des transports où le laisser-aller semble être la règle. L’heure ne doit plus être à la tergiversation ou aux états d’âme. La vie des Sénégalais est sacrée, elle ne doit plus être laissée à la merci d’une caste qui n’est mue que par ses intérêts pécuniaires ». Ce faisant, El Hadji Ibrahima Thiam et Cie d’affirmer : «dans cette caste, nous confondons aussi bien transporteurs, chauffeurs que les autorités en charge de veiller sur la bonne marche du secteur mais qui, par leurs pratiques peu orthodoxes, participent à alimenter la gangrène qui ronge le secteur des transports ».
Le Réseau des journalistes en transport et sécurité routière de laisser entendre que la terrible collision à Sikilo est, en réalité, la conséquence des collusions entre les membres de ce secteur.«Mettre fin à ces mauvaises pratiques est la meilleure façon d’honorer la mémoire des morts de Sikilo mais aussi de toutes les victimes d’accidents de la route qui traînent des séquelles à vie. La route ne tue pas, c’est notre manière d’y rouler qui tue », a-t-il signalé.
6 Commentaires
Karim$
En Janvier, 2023 (19:02 PM)Ce ne sont pas des gens très instruits, ça se remarque dans le style etbla maitrise de la langue que ce soit en wolof ou en français, mais ils doivent être bien payés pour être aussi présents sur les sites d'info.