La famille de Omar Blondin Diop, par la voix de son frère Ousmane Blondin Diop, a déclaré jeudi qu’elle réclame toujours la réouverture du dossier de cette figure sénégalaise du mouvement contestataire des années 1968 mort en détention le 11 mai 1973 sur l’île de Gorée.
"Nous n’avons jamais cessé de demander la réouverture de ce dossier. Aujourd’hui, notre famille n’aura de cesse que lorsque la justice sénégalaise acceptera de rouvrir la procédure sur la base des éléments définitifs recueillis par le juge Moustapha Touré et augmentés d’éléments nouveaux recueillis lors de la commémoration du quarantième anniversaire de la mort de Omar Blondin en 2013 puis en 2014", a-t-il déclaré.
S’exprimant à la fin de la projection d’un film documentaire de 80 minutes dédié au jeune révolutionnaire au Théâtre national Daniel-Sorano, Ousmane Blondin Diop estime que le dossier de son frère n’a pas été clos.
"Puisqu’ils [les juges] ont dit que c’est une ordonnance de non-lieu, d’incompétence, cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas les éléments qui peuvent être interprétés différemment par un autre juge", a-t-il fait valoir.
Il a signalé que la famille de la figure emblématique du mouvement contestataire des années 68 mène des "investigations supplémentaires" et dispose d’"éléments" qu’elle "peut mettre à l’actif" de sa démarche.
Il relève toutefois qu’outre des "changements dans les juridictions", "il n’y a pas de retour et de réponse officielle via les avocats".
La famille de Blondin Diop, un intellectuel brillant et militant des années 1968, estime qu’il faut aller jusqu’au bout de la recherche de la vérité dans l’affaire de sa disparition considérée comme suspecte.
"Si on veut que la justice sénégalaise soit crédible aux yeux de tout le monde, pas seulement aux yeux des puissants ou ceux qui ont des moyens d’influence, il ne faut pas laisser des dossiers inachevés dans les tiroirs de notre justice", a dit Ousmane Blondin Diop.
Il considère le film du réalisateur sénégalais Djeydi Djigo comme le fruit d’un "travail méthodique, sérieux d’investigation qui a duré quatre ans avec peu de moyens".
"Ce documentaire, dit Ousmane Blondin Diop, met en lumière différentes pistes possibles pour le pouvoir, comme le disent les avocats, pour demander un réexamen de certains aspects de l’instruction inachevée depuis 1973."
Selon lui, "si on veut vraiment que la vie politique ne soit pas soumise à des impasses, il faut qu’il y ait du droit qui s’applique même à la vie politique, que le traitement soit égalitaire pour tous".
Parlant de son frère aîné fauché à la fleur de l’âge, à 26 ans, Ousmane Blondin Diop souligne que les jeunes générations doivent en tirer comme leçon ce qui suit : "La vie est un combat, les idées servent à se battre, cela ne sert pas seulement à se nourrir."
"Quand on prend des risques, on peut gagner, comme on peut perdre. Omar a perdu devant un pouvoir d’une certaine époque, mais il n’a pas perdu devant l’histoire, son combat reste juste. On est des millions de Sénégalais comme Omar, intelligents, très bien formés, on doit pouvoir construire un Sénégal équilibré, prospère pour tous", conclut-il.
Formé à Normale sup’, en France, Omar Blondin Diop fut une figure emblématique du mouvement contestataire qui défia le régime du président Léopold Sédar Senghor.
Après avoir été expulsé du Mali à la veille d’une visite du président Senghor, il est inculpé le 23 mars 1972 pour "terrorisme" et pour espionnage comme agent étranger et condamné par un tribunal spécial à 3 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’État".
Emprisonné à Gorée, l’île située au large de Dakar, il est retrouvé mort par strangulation, quelques mois plus tard.
"Nous n’avons jamais cessé de demander la réouverture de ce dossier. Aujourd’hui, notre famille n’aura de cesse que lorsque la justice sénégalaise acceptera de rouvrir la procédure sur la base des éléments définitifs recueillis par le juge Moustapha Touré et augmentés d’éléments nouveaux recueillis lors de la commémoration du quarantième anniversaire de la mort de Omar Blondin en 2013 puis en 2014", a-t-il déclaré.
S’exprimant à la fin de la projection d’un film documentaire de 80 minutes dédié au jeune révolutionnaire au Théâtre national Daniel-Sorano, Ousmane Blondin Diop estime que le dossier de son frère n’a pas été clos.
"Puisqu’ils [les juges] ont dit que c’est une ordonnance de non-lieu, d’incompétence, cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas les éléments qui peuvent être interprétés différemment par un autre juge", a-t-il fait valoir.
Il a signalé que la famille de la figure emblématique du mouvement contestataire des années 68 mène des "investigations supplémentaires" et dispose d’"éléments" qu’elle "peut mettre à l’actif" de sa démarche.
Il relève toutefois qu’outre des "changements dans les juridictions", "il n’y a pas de retour et de réponse officielle via les avocats".
La famille de Blondin Diop, un intellectuel brillant et militant des années 1968, estime qu’il faut aller jusqu’au bout de la recherche de la vérité dans l’affaire de sa disparition considérée comme suspecte.
"Si on veut que la justice sénégalaise soit crédible aux yeux de tout le monde, pas seulement aux yeux des puissants ou ceux qui ont des moyens d’influence, il ne faut pas laisser des dossiers inachevés dans les tiroirs de notre justice", a dit Ousmane Blondin Diop.
Il considère le film du réalisateur sénégalais Djeydi Djigo comme le fruit d’un "travail méthodique, sérieux d’investigation qui a duré quatre ans avec peu de moyens".
"Ce documentaire, dit Ousmane Blondin Diop, met en lumière différentes pistes possibles pour le pouvoir, comme le disent les avocats, pour demander un réexamen de certains aspects de l’instruction inachevée depuis 1973."
Selon lui, "si on veut vraiment que la vie politique ne soit pas soumise à des impasses, il faut qu’il y ait du droit qui s’applique même à la vie politique, que le traitement soit égalitaire pour tous".
Parlant de son frère aîné fauché à la fleur de l’âge, à 26 ans, Ousmane Blondin Diop souligne que les jeunes générations doivent en tirer comme leçon ce qui suit : "La vie est un combat, les idées servent à se battre, cela ne sert pas seulement à se nourrir."
"Quand on prend des risques, on peut gagner, comme on peut perdre. Omar a perdu devant un pouvoir d’une certaine époque, mais il n’a pas perdu devant l’histoire, son combat reste juste. On est des millions de Sénégalais comme Omar, intelligents, très bien formés, on doit pouvoir construire un Sénégal équilibré, prospère pour tous", conclut-il.
Formé à Normale sup’, en France, Omar Blondin Diop fut une figure emblématique du mouvement contestataire qui défia le régime du président Léopold Sédar Senghor.
Après avoir été expulsé du Mali à la veille d’une visite du président Senghor, il est inculpé le 23 mars 1972 pour "terrorisme" et pour espionnage comme agent étranger et condamné par un tribunal spécial à 3 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’État".
Emprisonné à Gorée, l’île située au large de Dakar, il est retrouvé mort par strangulation, quelques mois plus tard.
4 Commentaires
La vérité, les gardiens du Fort de Goree devraient certainement la connaître. Les hommes politiques et les hauts fonctionnaires des années Senghor et quelques autres, doivent aussi en avoir une idée assez précise
Combien d'entre eux sont encore en vie ? Qu'ont-ils personnellement vu, entendu, fait ?
Si les gens se taisent toujours, peut être craignent--ils la justice, ou craignent-ils pour leur réputation ou celle d'illustres disparus ? Il faudrait protéger ces témoins encore vivants, leur garantir l'immunité judiciaire et l'anonymat de leur témoignage pour les 50 ans à venir afin que peut-être ils parlent. Sinon personne ne parlera jamais.
En tout cas, maintenant il vaut mieux faire vite sinon d'ici quelques années, il n'y aura plus aucun témoin ou acteur vivant de cette tragédie et il sera encore plus difficile de rétablir la vérité des faits
Vérité indispensable pour que cette famille puisse enfin faire son deuil.
Reply_author
En Juillet, 2022 (16:52 PM)Participer à la Discussion