L’on dirait une course de pirogues. Les services espagnols de l’immigration ne peuvent plus compter les arrivées. Près de 2 000 clandestins en moins de 10 jours. Entre dimanche et hier, des embarcations en provenance de Mbour ont été accueillies avec un cadavre à bord.
Pas un jour sans qu’une pirogue n’accoste sur les côtes espagnoles. Et peut-être aussi pas un jour sans cadavre. Cette vague d’émigration notée ces derniers temps ressemble à une grosse fuite d’eau qui refuse de s’arrêter. En effet, Le Quotidien a appris que rien que la semaine dernière, 1 541 clandestins subsahariens et maghrébins ont été accueillis par les garde-côtes espagnols, parmi lesquels beaucoup de Sénégalais. Et tout s’accélère à un rythme incroyable qui dépasse aussi bien les autorités sénégalaises qu’espagnoles, car les pirogues se suivent comme dans une course effrénée. Et entre le samedi 31 octobre et le dimanche 1er novembre, 200 clandestins sont retenus au port d’Arguineguin, au sud de l’île de Gran Canaria. Et dans la nuit du 2 au 3 novembre, ce sont 170 migrants, tous des Sénégalais, qui ont été accueillis dans les Iles canaries, au sud-ouest du Maroc. Ils viennent, selon les services espagnols de contrôle des frontières, de Mbour, Saint-Louis et Louga.
Mbour, un «cluster» de clandestins
Cette embarcation a d’ailleurs pris départ à Mbour, devenue un «cluster» pour cette épidémie d’émigration clandestine. Et voilà qu’une autre pirogue de 40 Subsahariens a accosté hier, aux environs de 23 heures, en provenance de la Mauritanie avec à son bord 1 cadavre et interceptée par les sauveteurs maritimes espagnols. Puis le même jour, une énième embarcation de 58 passagers clandestins sénégalais avec à bord 1 autre cadavre identifié comme un Sénégalais du nom de Moussa Ndiaye. Les services de l’immigration espagnole ont effectué des prélèvements pour déterminer les causes de sa mort. Pour l’heure, c’est la thèse du diabète qui est avancée. En attendant les résultats de l’enquête ouverte par les autorités d’Arguineguin. Et puisque l’un des passagers soutient être un frère du défunt, des prélèvements sanguins ont été faits pour y voir plus clair. Les centres de rétention sont déjà débordés et nombre de ces clandestins ont été libérés et confiés à des organisations humanitaires.
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