La secrétaire générale d'Amnesty International, Agnès Callamard, en visite au Sénégal, a présidé un forum communautaire sur la déclaration des naissances, des mariages et des décès dans la commune de Ndiebel (département de Kaolack). Le forum s’est penché sur les contraintes et a également ébauché des solutions en rapport avec la municipalité. La pièce d'identité est la première existence légale. Sans cette reconnaissance juridique, les droits des citoyens risquent de ne pas être attribués. L’'enregistrement à l'état civil est synonyme de l'accès aux droits à l'éducation, au vote, à la famille, à l'héritage, entre autres accès à une pleine citoyenneté.
Dans le cadre de sa visite au Sénégal, la secrétaire générale d'Amnesty International a choisi la commune de Ndiebel pour parler de ces droits : «Nous avons rencontré les ministres de la Justice, de l’Intérieur, ainsi que le Premier ministre et comptons rencontrer le chef de l’État avec comme message l’égalité des droits pour tous les Sénégalais, quels que soient la localité, le milieu, le rang social et la situation économique».
Selon elle, ce message a toute son importance, au moment où les manifestations sont réprimées, l'inégalité récurrente et où la liberté d'association et d'expression n'est pas reconnue. Pour Amnesty International, les mairies doivent être accompagnées, dans le cadre de la décentralisation, par des moyens, mais aussi des renforcements de capacités pour permettre aux communes, surtout dans le milieu rural, d’apporter leur contribution dans le domaine de l’état civil.
Ce travail a commencé avec la formation des chefs de village de l'arrondissement au niveau de la commune de Sibassor. La suite logique était de discuter avec les populations à la base et sensibiliser les parents. C'est une occasion pour ces derniers de faire part des difficultés qui entravent la déclaration des enfants, les certificats de mariage et de décès, a noté Seydi Gassama, Directeur exécutif d'Amnesty International/Sénégal.
Galaye Mbaye, adjoint au sous-préfet de Ngothie, a expliqué que le fonctionnement de l’état civil a été amélioré avec l'informatisation de plusieurs services. Il ajoute qu'au niveau rural, des carnets de naissance ont été distribués aux chefs de village pour enregistrer les naissances, les mariages et les décès.
Dans la même dynamique, le maire de la commune de Ndiebel affirme que l'état civil est d'importance, même en milieu rural. "Pour divorcer au Sénégal, par exemple, il faut avoir un certificat de mariage. Il en est de même pour le certificat de décès, la déclaration de naissance".
Parlant des contraintes, Dame Bèye Ba liste un problème d'informatisation, de logiciel et de formation du personnel. Même si, dit-il, à son arrivée à la mairie, il a cherché à améliorer ce service en augmentant le personnel pour une meilleure accessibilité, avec notamment l’affectation d'un nouveau local pour abriter le service. Des cachets et des registres ont été distribués aux chefs de village pour leur permettre de remonter l'information. Le maire précise qu’avec l’Acte 3 de la décentralisation, les collectivités ont besoin de moyens d’accompagnement pour mieux asseoir leurs compétences.
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