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Ces zones franches qui montrent la voie à l’Afrique de l’Ouest

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Ces zones franches qui montrent la voie à l’Afrique de l’Ouest
Malgré une croissance que les autres continents lui envient, l’Afrique doit encore libérer son immense potentiel économique grâce à des leviers tels que les zones franches - ou zones économiques spéciales -, dont le nombre a fortement augmenté ces dernières années à travers le continent. Si certaines ont fait leurs preuves, l’Afrique de l’Ouest reste à la traîne. Explications. 

Si le déploiement des premières zones économiques spéciales (ZES) en Afrique subsaharienne remonte aux années 1980, inspirées par le succès de la formule en Asie où elles ont facilité l’industrialisation, leur nombre a bondi ces dernières années. En 1997, l’Organisation internationale du travail en recensait 47 en Afrique ; aujourd’hui, elles sont cinq fois plus, avec un triple objectif commun : attirer les investissements, créer des emplois et doper les exportations. En Afrique subsaharienne, une poignée d’entre elles se distinguent par leur ampleur et leur réussite. Au Gabon, celle de Nkok, à 27km de Libreville, est dédiée depuis son lancement en 2011 à la transformation du bois sur 1390 hectares. Moyennant un investissement de 425M USD, cet outil de diversification et de transformation de l’économie a permis en quelques années d’industrialiser une filière autrefois peu porteuse.Grâce au cluster bois de GSEZ, le Gabon est devenu le premier exportateur africain de feuilles de placage et le deuxième exportateur mondial. 

Plus récemment, Djibouti s’est également illustré avec sagigantesque zone franche internationale (DIFTZ)lancée en juillet 2018. D’une surface de 4800 hectares, ayant nécessité un investissement total de 3,5Md USD, elle demeure inégalée à ce jour. Un rapport de FDI Intelligenceestime que sa seule phase pilote a permis d'augmenter le PIB du pays de 11%. 

Projets sénégalais inaboutis

Sans aller jusque-là, l’Afrique de l’Ouest ne recense aucun succès probant en la matière, malgré de nombreuses initiatives en ce sens. En Côte d’Ivoire, le Village des technologies de l’information et des biotechnologies, lancé en 2007 à Grand Bassam pour développer l’économie numérique, n’a pas porté ses fruits. Les objectifs initiaux de 1000 milliards de FCFA d’investissement et de création de 40 000 emplois sont loin d’être atteints. Aujourd’hui, cette ZES héberge une trentaine d’entreprises, faute de cadre suffisamment mature.

Au Sénégal, dans la zone franche industriellede Mbao qui s’étendsur 650 ha, le nombre d’entreprises implantées n’atteint qu’une petite quinzaine (après être monté à 180 en 2008), et emploie au mieux 900 salariés permanents. C’est l’archétype de l’échec en la matière, notamment par rapport aux ambitions initiales, aux investissements consentis et aux nombreux efforts promotionnels.Ces exemples illustrent comment les puissances économiques francophonesde la sous-région sont encore loin d’avoir trouvé la bonne formule pour faire décoller leurs industries, notamment du fait d’une dispersion sectorielle limitant les effets de complémentarité et d’une absence d’économies d’échelle.

Le modèle gabonais

C’est précisément contre ces écueils que s’est construite la GSEZ de Nkok, en misant sur trois piliers : la spécialisation, les services à guichet unique et l’alignement sur la stratégie de développement national. Un credo qui a porté ses fruits : au Gabon, cette ZES a permis de drainer plus de 1,7 milliard de dollars d’investissements en neuf ans et de créer près de 5000 emplois directs et autant d’emplois indirects grâce à l’industrialisation de la filière.Elle vient de se voir décerner par FDI Intelligence, en partenariat avec le Financial Times, le prix de « Global Free Zone of the Year » dans la catégorie « Produits du bois » pour l’année 2020. « La zone a une part de 38 % dans le total des conteneurs exportés hors du pays », soulignent les auteurs du rapport.Fort de cette réussite, le développeur panafricain d’écosystème industriels ARISE IIP multiplie les projets sur le même modèle mais tournés vers le secteur agricole, au Togo, au Bénin et en Côte d’Ivoire.

Un modèle à méditer par le gouvernement sénégalais, qui a fait de la multiplication de ZES sectorielles l’une de ses stratégies pour atteindre l’objectif de transformation structurelle de l’économie, conformément au Plan Sénégal Émergeant, après avoir envisagé de se doter d’une zone franche de portée internationale sur 10 000ha, un projet coupé dans son élan par la crise mondiale de 2008-2009.



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