Nous sommes, pourtant, à seulement quelques jours de la Tabaski. Mais les gazelles oryx semblent ravir la vedette aux moutons, jusque-là, introuvables pour certains Gorgorlu déjà fortement impactés par la redoutable pandémie de Covid-19. Actualité obligeant, les Sénégalais ne parlent que de ces espèces protégées, en voie de disparition. Elles sont au centre des discussions.
Bien public mondial, notre pays a été choisi pour la protection de cette ressource naturelle et sa reproduction. Ces animaux ne peuvent, en aucun cas, être utilisés pour l’assouvissement du désir d’un clan, fut-il richissime.
Donc, l’affaire concernant ces espèces mythico-emblématiques ne pouvait passer inaperçue. Oui, elle a ému l’opinion publique nationale et internationale.
Et, il faut le dire, c’est la sortie fracassante du ministre de l’Environnement, - censé veiller sur la faune et la flore- disant n’avoir «rien à (se) reprocher» dans ce gros scandale, qui a naturellement relancé le débat. A cause de cette polémique sans fin, les sujets sur le fameux et imaginaire gouvernement élargi à l’opposition, les rapports incendiaires de l’Inspection générale d’Etat (Ige) sur l’état de la gouvernance et de la réédition des comptes ou encore la présumée spoliation foncière sur le littoral dakarois et dans plusieurs localités du pays, sont passés sous silence.
Car, contre toute attente, l’environnementaliste Cheikh Dieng, homme du milieu, est venu mettre de l’huile sur le feu du barbecue des Sall en révélant, dans la foulée, que les deux gazelles mortes (ou abattues?) ont fini en steak. Pour l’expert, ces Oryx ont été tout simplement bien braisés et mangés.
Mais en réalité, Abdou Karim Sall n’était que l’arbre qui cachait la grande forêt. Son collègue de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, par ailleurs garant de la Sécurité publique, et d’autres privés, ont également bénéficié de ce ‘’paacoo’’ (partage) nocturne des gazelles de Ranérou. Et les opérations de convoyage, qui se sont déroulées, le 5 mai dernier, c’est-à-dire en plein état d’urgence sanitaire, ont été supervisées par la Direction des parcs nationaux, selon la presse.
N’eût été donc la mort de quelques têtes, le transfert allait passer comme lettre à la poste. Sans bruit !
Au-delà des textes législatifs, des protocoles secrets et de l’intention des uns et des autres qui auraient motivé l’exfiltration mortelle de ces gazelles, la logique voudrait que toutes les personnes impliquées soient vite démasquées et entendues.
En termes plus clairs, une enquête sérieuse et sans complaisance semble, aujourd’hui, plus qu’indispensable pour tirer au clair cette sordide affaire assimilable à un acte de braconnage.
La fin justifie-t-elle les moyens pour que la Dpn charcute les réserves nationales au profit de quelques nantis ? Quoi qu’il en soit, cette chasse à haut risque de ces Oryx peut bel et bien aboutir à une ‘’mort’’ politique même pour les responsables les plus ‘’intouchables’’. Disons les bêtes politiques.
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