« Que signifie cette cacophonie entre l'annonce de milliards de FCFA inscrits au budget prévisionnel du transport des denrées alimentaires, en soutien aux populations semi-confinées, et la généreuse et patriotique déclaration des transporteurs routiers, qui disent avoir gracieusement mis à la disposition de l'État leurs outils de travail pour la distribution des vivres ?», s’interroge l’ONG Jamra dans note parvenue à Seneweb.
Les camarades de Mame Makhtar Gueye ont rappelé que depuis deux semaines, le Collectif des acteurs des transports routiers du Sénégal (CATRS) avait, dans un communiqué signé par son coordonnateur, Momar Sourang, annoncé qu'il apportait son soutien à l’Etat dans la lutte contre le Covid-19. Notamment en mettant à la disposition du gouvernement, et des organisations contributives à l’aide apportée aux populations en matière de vivres et de médicaments, pendant cette période de pandémie, tout le parc de véhicules, poids lourds ainsi que leurs employés, pour faciliter le transport du matériel et des vivres vers les populations nécessiteuses.
Ainsi, Jamra appelle à la vigilance du président de la République M. Macky Sall et au devoir de vigilance citoyenne qui incombe à tous les contribuables sénégalais, afin que personne ne puisse transformer cette douloureuse crise sanitaire en « corona-business.»
« Il serait immoral de vouloir profiter du malheur de nos compatriotes victimes du coronavirus, et des angoisses de milliers de familles indigentes et confinées, pour piller les maigres ressources financières dédiées à la ‘task-force covid19’ collectées en catastrophe auprès de généreux donateurs, et au prix de mille contorsions budgétaires de plusieurs démembrements de l'État », invite Jamra.
Afin d'éviter de saper les initiatives de solidarité et d'entraide, qui avaient surgi volontiers de plusieurs segments de la société sénégalaise, après l'Appel solennel lancé dès le début de la crise par le chef de l'État, Jamra soutient qu’il est urgent que la « Représentation nationale, qui avait unanimement conféré au président de la République des pouvoirs exceptionnels, totalement affranchis des labyrinthes des circuits administratifs décisionnels, monte en première ligne pour, de concert avec l'Exécutif, étouffer dans l'œuf toutes velléités de malversations. »
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