La France est plongée dans une crise sociale profonde. Suite à la mort d’un mort du jeune Nahel tué par la police, la France fait face à de violentes émeutes qui ont embrasé tout le pays. Comme au Sénégal au début du mois de juin, en Hexagone également, des banques et commerces sont pillés, des symboles de l’État ont été attaqués. Au-delà de l’effet déclencheur qu’a été cette bavure policière, c’est le modèle démocratique qui est en train de chanceler à travers le monde. C’est la conviction du professeur Maurice Soudiek Dione.
Analysant ce pan important de l’actualité internationale, l’agrégé de science politique souligne d’emblée, pour camper le sujet, que «le modèle démocratique lui-même est un modèle problématique. Churchill disait que c’est le moins mauvais des modèles. Nous sommes à la fois dans une crise de modèle et de gouvernance».
Ayant vécu lui-même les émeutes des banlieues en 2005 (deux jeunes issus de l’immigration avaient été brûlés dans un transformateur à électricité) alors qu’il était à Bordeaux, le Pr. Dione trouve une différence entre les deux mouvements.
Aujourd’hui, ce qui a changé, selon lui, c’est «qu’on s’attaque à des symboles de l’État (des commissariats, des tribunaux)». «C’est finalement une crise de sens par rapport aux institutions, par rapport à leur légitimité, leur crédibilité. C’est également une rupture de confiance entre les institutions et les populations. Lorsque l’investissement de sens et de confiance dans les institutions est en train de s’effriter, elles s’effondrent», analyse-t-il sur le plateau de l’émission «Objection» de ce dimanche sur Sud Fm.
À l’en croire, à travers cette crise en France, c’est le problème du vivre-ensemble qui se pose. Il s’explique : «On a de plus en plus de populations issues de l’immigration, notamment les Arabes et les Africains qui ont l’impression qu’ils ne sont pas suffisamment intégrés dans le modèle républicain. Cela fait qu’on a une scissure brutale dans la société française et qu’il faut repenser le modèle de l’inclusion social.»
Pour le Pr. Dione, la France est dans l’obligation de «faire en sorte que ceux qui sont issus de l’immigration soient des Français à part entière et non des Français entièrement à part».
5 Commentaires
Macron n'osera jamais dire à ses forces de tirer sur les populations ou ne pas faire mener des enquêtes après la mort de plusieurs dizaines de personnes.
Peut-être que l'article ne dit pas tout car j'ai pas écouté l'émission mais ce passage comparatif est très réducteur.
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