Le conflit en Casamance, l'un des plus longs en Afrique, a provoqué l'abandon de plusieurs villages par les résidents, à cause des mines. Si l'on se réfère à la carte du Centre d'action antimine du Sénégal (CNAMS), 54 localités ont été dépolluées et une vingtaine encore suspectées. Et plus de 70 localités ont été minées.
Ces révélations sont de l’ambassadeur Papa Maguèye Diop, directeur du CNAMS, lors de la rencontre du Comité régional de pilotage du plan spécial 2024-2025 pour le retour des déplacés en Casamance. Une rencontre présidée par le gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla Tine, en présence des élus territoriaux, des chefs de service, des chefs de village, des acteurs du développement et des autorités administratives.
À cet effet, plusieurs acteurs ont exprimé leurs inquiétudes par rapport au déminage en Casamance. Le président du Conseil départemental d’Oussouye, Maurice Diédhiou, a déploré "le fait qu’aucune action de déminage ne soit entreprise dans le département d’Oussouye, précisément dans la commune de Santhiaba Manjack où plusieurs villages sont encore abandonnés à cause de la présence des mines".
Justine Manga, la mairesse de Nyassia a, quant à elle, plaidé pour le déminage de certaines zones de sa commune, pour permettre aux autochtones de revenir. "Le processus de déminage est lent. Nous subissons la pression des populations qui ont décidé de repartir dans leurs zones. Nous demandons que le déminage soit accéléré en multipliant les acteurs sur le terrain", a-t-elle indiqué. Son homologue d’Oulampane, dans le département de Bignona, Sagar Coly, a aussi abondé le même sens.
Le déminage en question
Selon le directeur du Centre national d’action antimine au Sénégal, 20 localités restent à déminer, "les 14 sont abandonnées et six sont en cours d’enquête".
Papa Maguèye rassure que ses équipes vont parachever le processus au niveau de ces 20 localités au moins, avant de préciser que plus de deux millions de mètres carrés ont été déminés en Casamance, depuis 2008. "Entre 2008 et 2024, les opérations de déminage ont permis de dépolluer, au total, une superficie de 2 203 976,37 m²". Ce déminage a concerné 54 localités, dont 141 zones.
Le gouverneur Mor Talla Tine a rappelé que le déminage humanitaire est intimement lié au processus de paix. "Pour que le retour des déplacés puisse être effectif dans les terroirs, il faut impérativement accélérer le processus de déminage", a-t-il plaidé. Car "la question du déminage constitue une dimension importante dans le retour des populations déplacées et dans le travail qu’on nous a confié".
"L’État du Sénégal doit accélérer le programme de déminage en Casamance pour qu’en 2026, le Sénégal puisse respecter ses engagements. Nous voulons un Sénégal sans mine", a-t-il poursuivi.
Avant d’inviter la sous-commission de déminage à tout mettre en œuvre pour accélérer le processus.
Le gouverneur s’est aussi félicité de l’initiative de l’État qui a décidé d’octroyer un financement de 15 milliards de francs CFA pour booster les activités de déminage dans la région méridionale.
4 Commentaires
Ano
il y a 5 heures (15:08 PM)Vérité
il y a 1 heure (18:45 PM)Vérité
il y a 1 heure (18:45 PM)Participer à la Discussion