L’UCAD abrite un séminaire international sur les Épistémologies du Sud du 13 au 17 janvier 2025. Fruit d’une coopération entre l’UCAD et l’Université coopérative Internationale, le séminaire a vu la participation du Pr Boaventura De Sousa Santos de l’Université de Coimbra au Portugal et inventeur des épistémologies du Sud.
L’activité scientifique a pour objectif de promouvoir le dialogue des savoirs par la reconnaissance et la mise en valeur des connaissances endogènes. Autrement dit, il s’agit de mettre un terme à l’épistémicide, c’est-à-dire, la marginalisation voire la mise à mort des connaissances locales.
Pr Boaventura De Sousa Santos rappelle que l’Université de Dakar comme les autres qui ont suivi pendant la colonisation avaient pour but d’enseigner les connaissances occidentales et non les savoirs locaux. Le professeur Mor Ndao, historien et Directeur de l’ETHOS rappelle que des lois ont été prises par le colonisateur pour interdire certaines connaissances endogènes telles que la médecine locale afin de baliser le chemin aux savoirs venus du Nord.
Toutefois, selon le Pr Boaventura De Sousa Santos, il n’est pas question ici d’opposer le Nord et le Sud. « L’approche simple et démagogique serait que le Sud soit la solution et le Nord le problème. Les problèmes et les solutions sont à la fois au Nord et au Sud. Cette distinction doit disparaître. Le Sud existe parce qu’il y a le Nord, nous devons être ensemble », tempère-t-il.
Ainsi, avec cette approche, il est beaucoup question d’intégrer les connaissances endogènes dans le processus de validation des savoirs. Cela passe aussi par le questionnement de l’offre éducative. D’où la nécessité de revoir tout le process de définition des contenus, d’opérer une rupture dans l’éducation afin de montrer que les connaissances enseignées jusqu’ici à l’école et à l’université sont certes valables, mais elles ne sont pas les seules connaissances valables et disponibles.
De ce fait, le programme du séminaire inclut des activités de valorisation de savoirs et pratiques locaux tels que l’expérience des ''Bajenu gox'', les techniques culturales locales… Sa préoccupation majeure étant non pas d’opposer, mais de faire dialoguer les savoirs afin d’arriver à une reconnaissance et un enrichissement mutuels.
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