Éleveurs et agriculteurs des communes de Keur Mousseu, Fandène, Notto Diobass et Pout se sont retrouvés, hier, au cours d’un sit-in, pour dénoncer l’accaparement, par des promoteurs privés, des terres qui constituaient leur zone de pâturage dans la forêt classée de Thiès. Issa Kâ, le secrétaire général du collectif des éleveurs et autres impactés de la forêt, alerte sur des « risques d'affrontements entre éleveurs et promoteurs privés dans cette forêt classée », dont « une bonne partie a été déclassée et des centaines d'hectares attribués à de tiers individus, au grand préjudice des agropasteurs ».
Le collectif crie son « désespoir » par rapport aux « conséquences néfastes, désastreuses » engendrées par le déclassement de la forêt classée de Thiès dans le secteur de l'élevage. À titre d'exemple, Issa Kâ souligne « le projet agroforestier qui s’étend sur 331 ha attribués à des promoteurs privés au détriment de plusieurs centaines de pères et mères de famille qui n’ont que l’élevage pour survivre» ; «La Zac de Keur Mousseu, érigée dans notre zone de pâturage et qui s’étend sur 299 ha », «le projet des 100 000 logements sur 440 ha » et, s’étrangle-t-il, « on laisse en rade tous ces pères et mères de famille ».
Des impactés qui s’offusquent du fait de « n’avoir jamais été associés ni impliqués dans les prises de décision » et qui réclament « justice », à savoir « la conservation de (leurs) zones de pâturage ».
Le secrétaire général du collectif des éleveurs et autres impactés de la forêt classée de Thiès remarque : « Nous, éleveurs, n'avons rien, n'avons pas été servis. Donc, nous sommes délaissés à tort. »
Il estime qu’« il est temps d’impliquer les acteurs de l’élevage qui ne font l’objet d’aucune considération, d’aucun respect de la part des autorités locales ». Ces éleveurs qui sollicitent « l’arbitrage du président de la République » comptent « suivre (leur) logique jusqu’au bout et (sont) prêts à y laisser (leurs) vies ».
Issa Kâ et ses camarades pensent que « la seule solution consisterait, pour les autorités compétentes, à descendre à la base, ouvrir de larges concertations avec l’ensemble des acteurs ».
Et encore une fois, d’exiger, de la part de l'État, « plus de considération et d'implication ». Ces éleveurs impactés continuent de dire « non » à ces projets qui, disent-ils, « ne font que tuer le secteur de l'élevage ».
4 Commentaires
Triste Pays
En Novembre, 2023 (21:00 PM)Le plateau de DIASS est entrain d'être méthodiquement détruit pour les intérêts de quelques sociétés immobilières.
Mais pourquoi l'état ne prend pas simplement la SICAP et la SN HLM pour construire des habitations de très bonne qualité et dans des zones qui ne prêteront à aucune spéculation ?
D'ici très peu et c'est presque déjà arrivé DAKAR et THIES ne seront qu'un ce qui n'est ni joli, ni bon en terme environnental.
Il faut vraiment que quelqu'un arrête cette fuite en avant. On peut pas continuer comme ça. Laisser des gens s'enrichir sur le dos de pauvres pères de familles qui triment des années pour avoir un 250 M2 à des dizaines de millions la parcelle.
Yeureum lène nit gni nguir Yalla ak Yonente bi. Arrêtez ce massacre.
La question foncière est entourée de tellement de flou que le plus prudent des citoyens ne peut pas échapper à l'incurie de personnes qui ne vivent que de spéculations tellement le processus d'acquisition de terrain est vicié, à plus forte raison une maison.
Aidez les sénégalais. Faites un guichet unique où chaque personne aura son numéro de dossier dès l'acquisition de son terrain comme cela il saura les différentes étapes qui lui restent pour avoir une maison, un bail ou un TF. c'est pas impossible, il faut une volonté politique. Je sais que je parle dans le vent mais quand même je vais écrire pour donner mon avis.
Mafia
En Novembre, 2023 (06:53 AM)Participer à la Discussion