Il est natif de Khogué, localité située à 14 km de Linguère, dans la commune de Thiargny. Amath Ndao fait partie des migrants africains candidats à l’émigration irrégulière coincés dans le désert du Niger et qui supplient les autorités de les rapatrier.
Il fait partie de ceux-là qui ne tenteront plus jamais l’émigration régulière, si jamais ils sont rapatriés au Sénégal. Amath Ndao ne demande que ça. Il supplie, la voix enrouée par l’angoisse, les autorités étatiques de le tirer de ce trou perdu du Niger qui lui sert de refuge. Avec d’autres Sénégalais et Africains qui avaient voulu se rendre en Europe par la mer en passant par le désert, il vit dans un désespoir sans fin. Pour lui parler, il faut plusieurs tentatives. Le joindre est difficile, car il lui faut parcourir trois kilomètres pour pouvoir passer un coup de fil à travers un de ses contacts. "Insiste", nous écrit un de ses cousins qui angoisse pour lui.
Finalement, à travers un audio, Amath explique sa situation ; identique à celle des autres compatriotes.
« Arrivés sur les côtes libyennes, des terroristes nous ont arrêtés. Ils nous ont dépouillés de tous nos biens »
Le débit brut, il se confie : « Je suis originaire d’un village situé dans le département de Linguère. Je suis chauffeur de «clando» à Dakar. Un jour, un fidèle client m’a demandé, tard dans la nuit, de le conduire au point de départ de son embarcation qui devait le conduire en Europe. Après, il m’a mis en rapport avec celui qui organise ces voyages clandestins. J’ai vendu ma voiture pour financer mon projet. Je me suis lancé. Au cours du voyage en pirogue, lorsque nous sommes arrivés sur les côtes libyennes, des terroristes nous ont arrêtés. Ils nous ont dépouillés de tous nos biens. Ensuite, ils nous ont abandonnés au niveau de la plage. »
« Arrivés à Wouridjila, les Algériens nous ont arrêtés et emprisonnés pendant 15 jours. Ils nous ont torturés. Beaucoup d’entre nous ont eu des blessures »
Ils auraient pu mourir à cette période, mais la chance a été de leur côté. Amath poursuit : « Heureusement, on a rencontré un Sénégalais qui nous a montré le chemin qui mène en Algérie. Arrivés à Wouridjila, les Algériens nous ont arrêtés et emprisonnés pendant 15 jours. Ils nous ont torturés. Beaucoup d’entre nous ont eu des blessures. Après, ils nous ont transférés dans le village d’Assamaka, dans un désert. On n'avait plus de nourriture. Il y a des punaises dans nos lits. Quand j’arrivais ici, j’étais malade. Je suis resté au lit pendant cinq jours. Il n’y a pas d’hôpital dans cette localité. Quand une personne tombe malade, on l’achemine à la pharmacie. Jusqu’à présent, je n’ai pas trouvé les médicaments que le pharmacien m’avait prescrits. »
« On est en train de vivre l’enfer. Nous sollicitons l’intervention du gouvernement. Se laver le visage est un luxe »
"Il y a des Sénégalais qui sont emprisonnés pendant un mois. On est en train de vivre l’enfer. Nous sollicitons l’intervention du gouvernement. On ne peut pas trouver de l’eau potable dans cette zone. Chaque matin, un camion-citerne vient nous approvisionner de ce liquide précieux qui est source de vie. Le pire est que le matin, on peine pour trouver une goutte d’eau. Se laver le visage poussiéreux est un luxe. C’est dur, on a vraiment besoin d’aide. Même pour avoir du réseau téléphonique, il nous faut faire 3 km pour nous rendre dans un village. »
7 Commentaires
Jigjag
En Août, 2024 (21:10 PM)comme ils avaient l'habitude de dire.
on vous a menti et manipuler
la crise est mondiale.....
Coucou
En Août, 2024 (21:53 PM)Mustapha Hih
En Août, 2024 (07:47 AM)Participer à la Discussion