Ça tarde ! Des lenteurs sont notées dans l’adoption de la loi relative à l’accès à l’information, un projet qui a vu le jour depuis 2008. « J’ai été surpris, d’apprendre avec Article 19 il y a quelques jours, que la plupart des pays de l’Afrique de l’ouest disposent d’une loi sur l’accès à l’information, au moment où le Sénégal, souvent donné en exemple, traine les pieds depuis des années. Pour ne donner qu’une idée, tout près de nous, la Gambie qui sort de plusieurs années difficiles, a déjà adopté la sienne, il n’y a pas longtemps », a déclaré secrétaire général national de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de partage et d’échanges avec toutes les parties prenantes, en collaboration avec la Fondation Friedrich-Ebert, sur le contenu de ce projet de loi, de deux jours (18 et 19 mars), à Kédougou. Ceci, à l’intention des journalistes de la zone Sud/Est (Tambacounda et Kédougou). Mor Amar d’avancer, toutefois : «Nous espérons que les choses vont s’accélérer, afin que le Sénégal puisse tenir son rang, à la tête des États où, les reporters sont non seulement libres d’informer, mais aussi mis dans les conditions d’accomplir efficacement leur travail ».
En effet, le vote de cette loi garantira un meilleur suivi et une bonne évaluation des politiques publiques. «Le Journaliste, dans sa mission de tous les jours, doit contribuer à la lutte contre la corruption. Or, il ne peut y avoir de transparence, ni de lutte efficace contre ce fléau sans des informations disponibles et accessibles», dit-on dans le document de presse. «En effet, au nom du secret défense, du secret d’instruction, de la protection de la vie privée, le droit à l’information se heurte le plus souvent à des restrictions qui bloquent le contrôle citoyen de l’action publique. Ainsi, le journaliste se trouve freiné dans sa vocation d'édifier le citoyen sur la vie publique, judiciaire ou économique et ses efforts de jouer son rôle de contrepouvoir souvent anéantis », regrette le Point focal de la Zone/Est de la CJRS, Moussa Oumar Guèye.
A titre d’exemple, il souligne qu’à ce jour, la presse a du mal à accéder aux contenus des accords gaziers ou pétroliers en vue d'informer de manière transparente les populations de l'usage par les pouvoirs étatiques des ressources naturelles du pays. «Il en est de même de certains contrats entre l'Etat et des Privés dont le journaliste méconnait royalement le contenu. Ce qui constitue une entrave à sa mission de veille quant à l'utilisation des ressources du pays et un problème de bonne gouvernance », a fait savoir le journaliste.
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