Interrogé sur ses prédictions pour l'Afrique dans les 20 ou 30 prochaines années, l'écrivain sénégalais a fait part de son "pessimisme". Dans une interview accordée au journal espagnol El Pais, Boubacar Boris Diop a précisé que ses craintes découlent de son observation de la société sénégalaise qui tend vers une arabisation de sa société. "Nous nous dirigeons vers une société sénégalaise d'un salafisme modéré. L'opinion publique a été puissamment travaillée. Si nous organisons aujourd'hui un référendum normal, transparent et sans fraude, sur l'application de la charia, les Sénégalais voteraient oui à 90 ou 95%", confie-t-il.
Il ajoute : "Bien sûr, les Sénégalais ne sont pas favorables à ce que les mains ou les têtes soient coupées tous les vendredis, ils parieraient sur une charia renouvelée. Pour le moment, le contrepoids, ce sont les confréries. Mais je me demande quelle est la durée vie qui leur reste."
Estimant que la laïcité est en train de disparaître, le penseur soutient que nous sommes dans "un moment de régression qui va compliquer beaucoup les progrès".
"Si vous défendez la laïcité, ils vous accuseront d'athée, de franc-maçon, de proche des Blancs", regrette-t-il. Selon lui, c'est pour cette raison que le leader du Pastef n'est pas apprécié par la gauche sénégalaise. "Parce que c'est le symbole de cette jeunesse que nous n'avons pas pu conquérir. Sonko a un discours religieux, il ne faut pas oublier".
5 Commentaires
Petit prof
Zookeeper
En Juin, 2023 (06:50 AM)Dueg
En Juin, 2023 (07:25 AM)Congolese
En Juin, 2023 (08:36 AM)Réveillons nous
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