L’été change les habitudes. La forte canicule qui sévit aiguise toutes les envies. Alors, l’adaptation devient un impératif durant cette saison. Tous les artifices sont bons pour atténuer la chaleur. Si d’autres préfèrent passer une partie de la journée à la plage où les Beach party font fureur, d’autres font des brunchs, d’autres s’adonnent à la recherche de nouvelles saveurs titillant ainsi les papilles.
Mais pour se soustraire de l’étuve d’autres empruntent les voies menant aux bons coins, comme celui niché au cœur du marché Sandaga.
Dans cet endroit noir de monde où la viande est grillée au feu, la qualité de la cuisson passe devant le cadre. On raffole de la viande grillée par les Haoussa. La graisse collée aux murs ne semble pas préoccuper les acheteurs.
‘’Bant ya’’ attire plus de monde que n’importe quelle autre gargote du coin.
Un commerce à la chaîne non-stop
Situé en face de l'immeuble El Malick, le bon coin est bondé de monde durant les heures des trois repas, petit-déjeuner, déjeuner et dîner. Et du 1er Janvier au 31 décembre.
La truie et la graisse ont noircit les murs. Malgré tout, les bureaucrates, les fonctionnaires, les artistes et les commerçants et les ouvriers et les étudiants y passent pour déguster les brochettes.
De la viande, du poulet, du foie, en passant par la boisson gazeuse au jus de fruit, tout y est à petit prix. Amara, vendeur depuis plus de 10 ans chante la diversité de "Bant Ya" qui fait sa singularité. « Tout le monde se rencontre ici pour déguster de la bonne viande à bas prix et on discute de tout et de rien sans jugement. "déclare-t-il.
Moussou Bodian, une guinéenne attend à l’entrée. Contrairement à beaucoup d’autres clients, elle ne supporte pas la fumée. « Je ne supporte pas la chaleur, ni la fumée alors, j’ai passé une commande puis je suis remontée dans ma voiture en attendant la cuisson. Je quitte souvent le Plateau quelle que soit l’heure pour venir jusqu’à ici pour faire plaisir à mon père. Ce qui me plaît, le plus dans cet endroit, c’est qu’il est ouvert tous les jours et fonctionne également 24 h/24h. Pour nous qui se réveillent tôt pour rentrer tard la nuit, c’est le lieu idéal ", rapporte-t-elle.
Aux abords, elle n’est pas la seule. On peut voir d’autres attendre leur commande dans leur voiture ou encore entre les étals des marchands d’œuvre d’art. Çà et là, on voit, les clients patienter.
A deux pas de cette jeune femme venue faire plaisir à son père, se trouve un petit groupe de jeunes. Ils mâchent des sandwiches. Ces derniers préfèrent manger à l’air libre pour éviter la fumée et la saleté. « J’ai des pompes (chaussures) blanches neuves et je ne veux pas qu'elles deviennent grises à cause des tas de saletés sur le sol. C’est vrai que la cuisine est bonne mais s’asseoir sur ces tables crasses me donne envie de vomir », rejette la franco-sénégalaise Fama Lyn.
Ici, le dégoût se nomme insalubrité. Seule la qualité de la cuisson fidélise les clients au fil des années. À notre passage, plus d’une vingtaine de clients étaient à table dévorant la viande au milieu d’un amas de déchets.
Un « restaurant » de toutes les bourses
A « Bant Ya », on peut dépenser le 1/4 de son salaire sans s'en rendre compte. De 100f à 100.000FCFA, chacun mange à sa guise.
Assise dans un coin de la dibiterie, Mame Diagne, une lycéenne s'en donne à cœur joie. Elle mord sans retenue un sandwich. Habituée des lieux, la fumée ne semble pas la déranger car elle discute aisément avec d'autres clients autour de la table. « J’adore la viande grillée, les prix varient. Il y a de la viande pour toutes les bourses. Je viens ici à chaque fois que j'en ai l'occasion", narre la collégienne. Elle déplore tout de même, l’insalubrité qui contraste avec la fréquentation de ce haut lieu de vente des brochettes.
Si Mame Diagne ne se gêne pas, Demba s’empresse de partir. Pour ce dernier, les conditions ne sont pas réunies pour manger. Dans la bouche de Arame, Dieynaba et Bella, sort la maîtrise de l’art culinaire de « Bant ya ». Ces femmes comme d’autres personnes font l’éloges des artistes cuisiniers.
Lieu de retrouvailles entre les amis et collègues
D’origine sénégalaise, elles y viennent pour la première fois. « Nous organisons des rencontres mensuelles, histoire de se retrouver et se raconter des potins. Alors nous avons décidé de venir ici pour découvrir. On apprécie bien la cuisine, c'est vraiment agréable en bouche et nous n'avons pas dépensé plus de 10.000f pour », se réjouit Bella. « Malgré le manque d’hygiène, la viande est vraiment bonne. Et cela change nos menus habituels dans nos familles », atteste Dieynaba. Arame, la plus gourmande des trois a tellement aimé la dibiterie "Bant ya "qu'elle a emporté des brochettes.
Non loin de la table des trois dames, se trouve M Lamine Tambédou, bureaucrate et connaisseur des lieux. Il se rend régulièrement dans ce coin soit avec ses parents, soit avec amis ou encore avec ses collègues.
« On a l'impression de s'éloigner des préoccupations quotidiennes grâce à ces morceaux de viande enrobée au "Kanka », affirme le monsieur qui croque dans un sandwich.
« Kankan », un ingrédient qui aiguise l’appétit
Les secrets, ce n’est pas seulement l’art de la grillade. Une épice magique appelée « Kankan » importée du Niger donne une saveur singulière à la viande grillée. A "Bant Ya", les tenanciers ont la grillade dans le sang. De la découpe de viande à la parfaite cuisson pour chuter par le service tout est bien maîtrisé. Cependant, si la dibiterie « Haoussa » est connue par le monde c’est grâce à cette épice spéciale.
Cet ingrédient dont la composition est encore méconnue du grand public titille les papilles et réveille les sens. Est-ce que c’est un fruit, des légumes ou des graines séchées puis moulu? On l’ignore. Chez les « Haoussas » comme chez tous les chefs, le secret est bien gardé. Cette poudre jaunâtre mélangée avec du gingembre, piment, poivre donne du croquant aux brochettes faites avec de la brindille de balai.
Muni d’un pilon et d’un mortier, les Haoussas pillent le « Kankan » avant de le saupoudrer à l’aide des doigts sur les brochettes préalablement badigeonnées avec de l’huile ou de la graisse.
Une astuce qu’eux seuls savent faire…
Mais pour se soustraire de l’étuve d’autres empruntent les voies menant aux bons coins, comme celui niché au cœur du marché Sandaga.
Dans cet endroit noir de monde où la viande est grillée au feu, la qualité de la cuisson passe devant le cadre. On raffole de la viande grillée par les Haoussa. La graisse collée aux murs ne semble pas préoccuper les acheteurs.
‘’Bant ya’’ attire plus de monde que n’importe quelle autre gargote du coin.
Un commerce à la chaîne non-stop
Situé en face de l'immeuble El Malick, le bon coin est bondé de monde durant les heures des trois repas, petit-déjeuner, déjeuner et dîner. Et du 1er Janvier au 31 décembre.
La truie et la graisse ont noircit les murs. Malgré tout, les bureaucrates, les fonctionnaires, les artistes et les commerçants et les ouvriers et les étudiants y passent pour déguster les brochettes.
De la viande, du poulet, du foie, en passant par la boisson gazeuse au jus de fruit, tout y est à petit prix. Amara, vendeur depuis plus de 10 ans chante la diversité de "Bant Ya" qui fait sa singularité. « Tout le monde se rencontre ici pour déguster de la bonne viande à bas prix et on discute de tout et de rien sans jugement. "déclare-t-il.
Moussou Bodian, une guinéenne attend à l’entrée. Contrairement à beaucoup d’autres clients, elle ne supporte pas la fumée. « Je ne supporte pas la chaleur, ni la fumée alors, j’ai passé une commande puis je suis remontée dans ma voiture en attendant la cuisson. Je quitte souvent le Plateau quelle que soit l’heure pour venir jusqu’à ici pour faire plaisir à mon père. Ce qui me plaît, le plus dans cet endroit, c’est qu’il est ouvert tous les jours et fonctionne également 24 h/24h. Pour nous qui se réveillent tôt pour rentrer tard la nuit, c’est le lieu idéal ", rapporte-t-elle.
Aux abords, elle n’est pas la seule. On peut voir d’autres attendre leur commande dans leur voiture ou encore entre les étals des marchands d’œuvre d’art. Çà et là, on voit, les clients patienter.
A deux pas de cette jeune femme venue faire plaisir à son père, se trouve un petit groupe de jeunes. Ils mâchent des sandwiches. Ces derniers préfèrent manger à l’air libre pour éviter la fumée et la saleté. « J’ai des pompes (chaussures) blanches neuves et je ne veux pas qu'elles deviennent grises à cause des tas de saletés sur le sol. C’est vrai que la cuisine est bonne mais s’asseoir sur ces tables crasses me donne envie de vomir », rejette la franco-sénégalaise Fama Lyn.
Ici, le dégoût se nomme insalubrité. Seule la qualité de la cuisson fidélise les clients au fil des années. À notre passage, plus d’une vingtaine de clients étaient à table dévorant la viande au milieu d’un amas de déchets.
Un « restaurant » de toutes les bourses
A « Bant Ya », on peut dépenser le 1/4 de son salaire sans s'en rendre compte. De 100f à 100.000FCFA, chacun mange à sa guise.
Assise dans un coin de la dibiterie, Mame Diagne, une lycéenne s'en donne à cœur joie. Elle mord sans retenue un sandwich. Habituée des lieux, la fumée ne semble pas la déranger car elle discute aisément avec d'autres clients autour de la table. « J’adore la viande grillée, les prix varient. Il y a de la viande pour toutes les bourses. Je viens ici à chaque fois que j'en ai l'occasion", narre la collégienne. Elle déplore tout de même, l’insalubrité qui contraste avec la fréquentation de ce haut lieu de vente des brochettes.
Si Mame Diagne ne se gêne pas, Demba s’empresse de partir. Pour ce dernier, les conditions ne sont pas réunies pour manger. Dans la bouche de Arame, Dieynaba et Bella, sort la maîtrise de l’art culinaire de « Bant ya ». Ces femmes comme d’autres personnes font l’éloges des artistes cuisiniers.
Lieu de retrouvailles entre les amis et collègues
D’origine sénégalaise, elles y viennent pour la première fois. « Nous organisons des rencontres mensuelles, histoire de se retrouver et se raconter des potins. Alors nous avons décidé de venir ici pour découvrir. On apprécie bien la cuisine, c'est vraiment agréable en bouche et nous n'avons pas dépensé plus de 10.000f pour », se réjouit Bella. « Malgré le manque d’hygiène, la viande est vraiment bonne. Et cela change nos menus habituels dans nos familles », atteste Dieynaba. Arame, la plus gourmande des trois a tellement aimé la dibiterie "Bant ya "qu'elle a emporté des brochettes.
Non loin de la table des trois dames, se trouve M Lamine Tambédou, bureaucrate et connaisseur des lieux. Il se rend régulièrement dans ce coin soit avec ses parents, soit avec amis ou encore avec ses collègues.
« On a l'impression de s'éloigner des préoccupations quotidiennes grâce à ces morceaux de viande enrobée au "Kanka », affirme le monsieur qui croque dans un sandwich.
« Kankan », un ingrédient qui aiguise l’appétit
Les secrets, ce n’est pas seulement l’art de la grillade. Une épice magique appelée « Kankan » importée du Niger donne une saveur singulière à la viande grillée. A "Bant Ya", les tenanciers ont la grillade dans le sang. De la découpe de viande à la parfaite cuisson pour chuter par le service tout est bien maîtrisé. Cependant, si la dibiterie « Haoussa » est connue par le monde c’est grâce à cette épice spéciale.
Cet ingrédient dont la composition est encore méconnue du grand public titille les papilles et réveille les sens. Est-ce que c’est un fruit, des légumes ou des graines séchées puis moulu? On l’ignore. Chez les « Haoussas » comme chez tous les chefs, le secret est bien gardé. Cette poudre jaunâtre mélangée avec du gingembre, piment, poivre donne du croquant aux brochettes faites avec de la brindille de balai.
Muni d’un pilon et d’un mortier, les Haoussas pillent le « Kankan » avant de le saupoudrer à l’aide des doigts sur les brochettes préalablement badigeonnées avec de l’huile ou de la graisse.
Une astuce qu’eux seuls savent faire…
9 Commentaires
Bachibouzouk
En Août, 2023 (09:27 AM)Reply_author
En Août, 2023 (12:18 PM)Reply_author
En Août, 2023 (13:40 PM)Étonné
En Août, 2023 (11:12 AM)Reply_author
En Août, 2023 (12:32 PM)Vendeur De Kepas
En Août, 2023 (11:16 AM)Reply_author
En Août, 2023 (12:19 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2023 (11:39 AM)Old
En Août, 2023 (12:15 PM)Laye
En Août, 2023 (12:33 PM)Reply_author
En Août, 2023 (13:15 PM)Reply_author
En Août, 2023 (13:16 PM)Abdoulaye
En Août, 2023 (13:48 PM)Sale
En Août, 2023 (16:02 PM)Participer à la Discussion