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Mamadou Mbodji Diouf (Pamod) : « On espère ouvrir les 36 daaras modernes à la fin de l’année »

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Mamadou Mbodji Diouf (Pamod) : « On espère ouvrir les 36 daaras modernes à la fin de l’année »
L’Etat du Sénégal avait annoncé la construction de 64 daaras modernes depuis 2013. Mais le gouvernement peine à concrétiser sa promesse. Coordonnateur du projet d’appui à la modernisation des daaras, Mamadou Mbodji Diouf explique les retards par la difficulté qu’à l’Etat à faire respecter les délais dans les infrastructures. Cependant, souligne-t-il, 36 daaras seront ouverts d’ici la fin de l’année.

Quelle appréciation sur ce qui s’est passé à Ndiagne ?

Je déplore cette situation qui s’est produit à Ndiagne et qui a concerné le mauvais traitement d’un maître coranique sur un talibé. On peut dire à la limite que c’est une exception parmi le grand nombre de daaras qui existent au Sénégal. Et il faut le considérer comme tel. Donc la solution à ce type de comportement est la modernisation des daaras qui consiste à assainir l’environnement donc le cadre d’étude et d’apprentissage de ces daaras.

En fait, il s’agit de permettre à ces daaras de sortir de la précarité, de pouvoir étudier dans des conditions idoines à l’instar de leurs frères qui sont dans des écoles classiques. Et c’est cette volonté que l’Etat du Sénégal a voulu donner à travers le projet de modernisation des daaras.

Parlant justement de ce projet, où en êtes-vous avec la construction des 64 daaras ?

Par rapport à la situation actuelle du projet, pour ce qui est du volet qualité, en quelque sorte, tout ce qui concerne la formation des enseignements, le curriculum, l’essentiel des activités a été déroulées. Les inspecteurs ont été formés, les directeurs de daaras publics ont été recrutés. Les enseignants des daaras ont été aussi recrutés et formés.

Et c’est de même pour les enseignants qui devront servir dans les daaras publics. Là où les choses ont un peu tardées ou trainées, c’est au niveau de la construction. Mais heureusement que sur les 64 daaras que nous sommes en train de construire. On peut déjà espérer ouvrir les 36 daaras à la fin de l’année. On a en déjà réceptionné un certain nombre depuis plus d’une année qu’on a fermé et qui attendent d’être équipées.

La procédure est en train de se faire pour l’équipement de ces daaras aboutis. La semaine dernière, on a eu à réceptionner des échantillons du matériel, il s’agit d’équipements bureautiques, de matériels informatiques, des tables-bancs, des moquettes, des supports de coran etc. Nous espérons, grosso modo, pouvoir ouvrir au moins ces 36 daaras d’ici fin décembre 2019. Et cela nous permettra de démarrer les enseignements avec cette première cohorte et enchainer d’ici la fin du premier trimestre voir le second trimestre de 2020 avec le reste des daaras non encore terminés et passer à la généralisation.

Le projet a connu beaucoup de réticences. Est-ce que toutes les contraintes ont été levées ?

Actuellement, la modernisation des daaras n’attire plus la crainte. On a dépassé cette situation. Ce que nous pouvons dire est que les différentes stratégies de communication qui ont été mises en place ont permis d’avoir l’adhésion massive des acteurs des daaras. Aujourd’hui, nous croulons sous les demandes. C’est des membres des familles religieuses qui viennent nous assaillir au ministère de l’Education nationale. C’est devenu une demande qu’on peine même à satisfaire, la plupart des « borom daaras » traditionnels ont envoyé des dossiers de demande d’autorisation, des demandes de reconnaissances pour entrer carrément dans le processus.

Le seul hic réside dans la rapidité de la finalisation des constructions. Dans tous les projets de l’Etat à chaque fois qu’il y a un volet construction, ça pose problème. Mais on est assez avancé et nous espérons qu’en fin d’années, nous pourrons entamer les apprentissages.

Combien de demandes d’autorisation recevez-vous ?

On est autour de 2 000 ou 3 000 demandes. Le ministre reçoit presque au quotidien des demandes des Sénégalais de tout bord s’activant dans ce domaine. C’est une demande devenue très forte. Mais la procédure n’est pas compliquée parce que vous ne pouvez pas demander à quelqu’un a déjà son daara qui fonctionne peut-être depuis plus de 30 ans de fermer parce qu’il n’as pas d’autorisation.

On ne peut pas non plus rallonger la procédure d’autorisation juste parce qu’il y a une demande importante. C’est des formalités qui devront permettre, à terme, de pouvoir comptabiliser ces daaras traditionnels dans le système formel, c’est ça l’objectif. On n’est pas en train de voir est-ce qu’il n’y a pas un grand nombre de dossiers qui sont en instance de traitement et dire : voilà on a rejeté ou on attend. C’est quasi automatique. Quand un daaras prend l’initiative de venir déposer, il a l’autorisation.

Maintenant, le reste c’est de pouvoir les encadrer, les accompagner à travers ce processus-là, avec de l’investissement privé. L’Etat ne peut pas tout faire. On considère qu’un daara peut absorber jusqu’à 200 millions, entre 150 et 200 millions de financement. Mais au moins l’Etat cherche à montrer la voie. Les daaras traditionnels où la précarité avait droit de cité ne doit plus exister et que les standards de la modernité sont là et que tout le monde est appelé à s’y conformer. Avec ce processus, l’Etat aura à faire sa part de modernisation mais les secteurs privés doivent aussi faire sa part. L’essentiel, c’est de se conformer à ces daaras là.

Combien de daaras avez-vous recensés à travers le pays ?

On a entamé une étude de faisabilité de base qu’on est en train de dérouler. Bientôt les résultats seront publiés. Mais on n’a pas encore fini d’enregistrer ces daaras. La première phase a été déjà déroulée donc il nous reste la seconde phase pour enfin publier le rapport.


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