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Selon l'Ong Alarm Phone reprise par Libération, "ces morts ne sont pas un accident, mais le résultat d’actions et d’inactions des acteurs européens et libyens".
"Ces migrants ont passé deux jours en mer à lancer des appels de détresse sans qu'aucun État ne réagisse. Nous avons demandé une intervention toute la journée et les garde-côtes libyens ont refusé. Les autorités européennes ont rejeté la coordination de cette opération de recherche", a révélé l’Ong.
La semaine dernière, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pou les migrations (OIM) avaient annoncé que les corps de 41 migrants avaient été repêchés après le naufrage de leur embarcation de fortune au large des côtes tunisiennes.
D'après l'OIM, au moins 453 migrants ont péri depuis le 1er janvier 2021 en Méditerranée, essentiellement sur cette route centrale au départ de la Tunisie et de la Libye.
5 Commentaires
Défenseur
En Avril, 2021 (13:55 PM)Qu'il Cesse De Braver L'océan
En Avril, 2021 (16:05 PM)Ayato
En Avril, 2021 (16:14 PM)L’ONG a réussi à joindre le téléphone satellite embarqué sur le bateau à partir de 10 h 03. Le contact est difficile. Il y a du vent en fond. La voix qui s’exprime est hachée, et les appels systématiquement coupés. « On ne distinguait presque que leurs appels à l’aide, nous devions reconstituer le puzzle », se souvient Pierre (le prénom a été modifié), un volontaire basé à Berlin, qui souhaite rester anonyme. Tôt dans la matinée, les coordonnées GPS du bateau ont été transmises aux autorités maltaises, libyennes et italiennes, dans l’espoir qu’ils dépêchent un navire de la marine marchande sur la zone.
« On sent quand les choses vont basculer »
L’embarcation est à environ 200 km des côtes libyennes d’après les données GPS que Le Monde a pu consulter, « un secteur vide, sans personne pour prendre la responsabilité d’un naufrage », juge Pierre. Dans cette zone dite de « Search and Rescue » (SAR), c’est à Tripoli d’intervenir. Six numéros de téléphone ont été composés par l’association dans l’espoir que ses « gardes-côtes » interviennent. Aucune réponse. « C’est très rare, mais parfois, si nous sommes chanceux, ils nous répondent », confie Pierre.
A la suite de plusieurs échanges téléphoniques avec l’embarcation, les volontaires d’Alarm Phone ont pu estimer le nombre de clandestins à bord à peu ou proue 130 personnes, dont sept femmes – l’une d’elles est enceinte. Le rafiot est composé de deux flotteurs en caoutchouc, « comme un Zodiac, mais moins solide, et surtout pas du tout conçu pour une traversée ».
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