Parmi la batterie de mesures anti-accidents prises par les autorités étatiques suite à l'accident tragique survenu dimanche 8 janvier, aucune de ces mesures n'anticipe sur le transport fluvial. Pourtant, en Casamance, les drames qui surviennent dans le fleuve Casamance ne se comptent plus. Le dernier accident en date est celui de Kanfoutine dont le bilan a fait au moins deux morts.
En 2014, entre Bouno (Sédhiou) et Kougnara (Goudomp), une pirogue avait chaviré. Les deux occupants sont morts et charriés par les eaux. Une semaine avant, deux autres pêcheurs avaient péri après le chavirement de leur embarcation.
Dans le premier accident, il s'agissait de Mamadou Badji et de Sana Dramé, deux jeunes pêcheurs qui partaient habituellement à la pêche à partir de 18 heures pour ne revenir que le lendemain et approvisionner le marché local.
Les deux frères d'infortune n'avaient aucune chance de survivre puisqu'ils n’avaient pas mis de gilet de sauvetage.
Alertées par d’autres pêcheurs, les populations de Kougnara et de Bouno se sont lancées à la recherche avec les moyens du bord. Le corps sans vie de Mamadou Badji, âgé de 34 ans, était retrouvé, en plein fleuve dans la nuit et son compagnon, Sana Dramé 32 ans, ne sera découvert que le lendemains en milieu de matinée sur le rivage.
Depuis, les autorités administratives et les élus locaux avaient pris des mesures fortes pour endiguer le mal. Mais le proverbe africain selon lequel si on chasse le naturel il revient au galop semble imposer toute sa vérité. Aujourd'hui, à part la gare fluviale de Bambaly/Diattacounda, aucun des 19 embarcadères répertoriés à l'époque dans la région ne semble respecter les règles de sécurité prises en son temps.
C'est pourquoi, il était bon que l'accident de Kaffrine permette de dépoussiérer les dossiers anti-accidents. Il n'est pas rare de voir des piroguiers charger des tonnes de ciment ou de riz puis embarquer des passagers comme du bétail.
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