Située en Basse Casamance, département de Bignona, la localité de Kafountine a tout le potentiel pour être une ville paisible. Elle est attirante et attrayante. Bref une ville où il fait bon vivre. À plus de 2 heures de route de Ziguinchor, cette localité de l’arrondissement de Kataba 1 a l'une des plus belles côtes balnéaires pour le tourisme. Hélas l’érosion côtière est en train de tout prendre. Et comme si cela ne suffisait pas, depuis des mois, la population est en train de subir une agression à conséquences multiples : la montée en puissance de l’insécurité. Vols, agressions physiques, viols et autres crimes sont devenus monnaie courante à Kafountine.
L’insécurité est un problème aux conséquences multiples à Kafountine. C’est pourquoi les populations et les autorités se penchent sur des solutions durables.
Au mois de mars dernier, le Réseau des femmes de Kafountine dénonçait les multiples cas de violences dont les femmes sont victimes dans cette zone balnéaire. Maïmouna Sow, secrétaire du Réseau des femmes actives de Kafountine a confié à cette période que « plusieurs femmes ont été violées et menacées physiquement et sexuellement. Certaines de ces femmes victimes d’agressions physiques sont actuellement à l’hôpital de Ziguinchor. Une autre victime de violence sexuelle se trouve à Dakar pour des soins ». Une série d’agressions et de vols ciblés a même été avancée par ces femmes. C’est Niarra Diabamg Ba, présidente du Réseau des femmes de Kafountine qui a fait cette révélation. Selon elle, des maisons occupées pour la plupart par des femmes, et/ou à des moments où les femmes sont seules ont subi des vols suivis d’agressions, avait-elle soulevé. Un mode opératoire qui a fait beaucoup de victimes, ajoute-elle.
Au mois d’avril dernier, précisément au courant de la deuxième quinzaine, un fait inhabituel s’est produit dans cette localité. Le corps sans vie d’un jeune homme a été retrouvé à proximité du Lycée de Kafountine à Diannah.
Entre 2022 et 2023, le poste de santé de Kafountine a reçu au moins quatre filles victimes de traumatismes sexuels. Des actes exercés sur des filles âgées entre 0 et 14 ans, selon les sources hospitalières. Durant cette période des centaines de victimes de cas de coups et blessures ont été reçues dans ladite structure sanitaire.
Mamadou Seydou Diabang, un jeune agent municipal de Kafountine, est revenu sur plusieurs cas d’agressions enregistrés récemment. Il a révélé que 7 agressions sur des femmes notifiées, en plus des vols inhabituels signalés dans des lieux d’accueil des touristes. Des actes qui en disent long sur le problème d’insécurité à Kafountine, et qui se font avec violence et en plein jour, se désole le jeune. Pour lui, la question de l’insécurité à Kafountine doit être prise au sérieux.
Kafountine une terre ou l’insécurité prend de l’ampleur
La question qui se pose est : comment Kafountine est devenue une terre où l’insécurité prend de l’ampleur ?
Sur cette question, beaucoup de populations font le rapprochement avec l’usage de la drogue. C'était ce qui a été ressorti à l’occasion d’un forum spécial sur l’insécurité à Kafountine. Il y a aussi l’attractivité économique de la zone, le quai de pêche qui manque d’organisation facilite le débarquement de personnes non identifiées et sans domicile obligés de squatter cet endroit. Ces aspects relatés par les populations sont soulevés comme les causes profondes de la situation d’insécurité dans la commune. Le Maire de Kafountine, David Diatta estime « qu’avec l’attractivité économique de la commune, les gens viennent de partout, de l’intérieur du Sénégal, comme de la sous-région. Et que certains parmi eux ne sont pas identifiés (ils viennent sans pièces d’identification) », fait-il savoir. L’édile de Kafountine pointe aussi du doigt l’usage massif de la drogue occasionnant la « prostitution », avec la présence de plusieurs jeunes filles sénégalaises, et autres de la sous-région (sierra léonaises, guinéennes entre autres). S’y ajoute que malgré la création récente d’une brigade de proximité de gendarmerie à Kafountine, il se pose un problème de site pour accueillir les gendarmes.
En tout état de cause, cette insécurité galopante à Kafountine a fini par installer la peur chez une partie de la population, en plus de ces multiples conséquences, révèle David Diatta. Selon lui, ces cas d’agressions et de vols ont fait régresser le tourisme, même s’il y a d’autres facteurs en jeu. Le manque de sécurité dans certaines zones au-delà de constituer un obstacle à la relance du tourisme. Elle freine certaines activités économiques et le développement de la commune, a laissé entendre le jeune conseiller municipal,Mamadou Seydou Diabang.
Populations et autorités décidées à faire face à ce fléau
Le Sous-préfet de l’arrondissement de Kataba 1, à la suite d’une réunion avec les populations de Kafountine sur l'insécurité, Amadou Wagué a invité celles-ci à collaborer avec les forces de défense et de sécurité, la gendarmerie. « Nous avons enregistré quelques cas d’agressions, et je pense qu’il est nécessaire vraiment de sensibiliser les populations sur certaines postures à adopter pour enrayer et juguler ce phénomène », a fait savoir l’autorité administrative.
Revenant sur la Brigade de proximité, le Sous-préfet de Kataba 1 précise que celle-ci a été créée à Kafountine. " La gendarmerie est déjà là. Elle est sur le terrain. Régulièrement elle organise des opérations de sécurisation nocturne qui ont commencé à apporter leurs fruits. Maintenant les populations doivent jouer leur partition en dénonçant certaines pratiques, en informant les FDS de la présence de malfaiteurs, de bandits etc. C’est ce qui est attendu des populations », ajoute le sous-préfet.
Les populations, FDS, les autorités locales et administratives, après un diagnostic profond de l’insécurité décident de tout mettre en œuvre pour que Kafountine retrouve sa quiétude.
2 Commentaires
Lolo
En Mai, 2024 (10:52 AM)Unjourviendra
En Mai, 2024 (14:19 PM)Participer à la Discussion