Tout est parti d’un salon de massage. L’affaire «Sweet beauté», qui a occasionné de multiples et violentes manifestations, entre 2021 et 2023, a finalement porté un sacré coup à l’image du Sénégal sur le plan international. Près de 30 morts, présence de «nervis», attaques de missions diplomatiques,…les clichés sont très sombres.
Les violences qui ont éclaté au Sénégal, en début juin, suite à la condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » dans l’affaire « Sweet beauté » l’opposant à Adji Sarr, n’ont pas laissé indifférente la communauté internationale. En effet, au niveau continental, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine (UA), organismes auxquels le Sénégal est membre, ont toutes affirmé suivre « avec inquiétude » la situation qui prévaut dans le pays de la Téranga.
La France, dont certaines de ses entreprises sont prises pour cible, se dit également « extrêmement préoccupée » par ces violences, ayant fait 16 morts. Quant au Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, il a appelé au « calme » et à la « retenue ».
Au même moment, les ambassades de différents pays ont alerté leurs ressortissants respectifs les appelant à la « prudence ».
Des organisations internationales à l’image de Amnesty International et Reporters sans frontières ont, elles aussi, condamné la poussée de violence, regrettant en même temps l’arrestation de journalistes emprisonnés et les restrictions de l’accès à l’internet dans ce pays longtemps présenté comme un modèle de démocratie en Afrique.
La main visible de Juan Branco
Mais, il faut noter que si l’image du Sénégal est écornée à l’étranger, c’est aussi parce que sur le plan médiatique, des organes de presse les plus influents comme France 24, New York Times, Tv5, Le Monde, entre autres, se sont intéressés à ce qu’il est convenu d’appeler les « nervis » dont la présence est remarquée lors des récentes émeutes. La plupart ont, d’ailleurs, à travers des enquêtes et reportages, démonté les images projetées par la police sénégalaise, montrant des personnes non identifiées utiliser des armes à feu.
L’autre fait non négligeable, c’est la « bataille » rude sur des réseaux sociaux, mais surtout le rôle de l’avocat Me Juan Branco, constitué par Ousmane Sonko, depuis l’affaire l’opposant au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Refoulé dès son arrivée à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), l’avocat français mène, désormais, sa plaidoirie sur la toile, commentant au quotidien tout ce qui se passe dans le pays. Il publie en moyenne trois à quatre posts sur son compte Twitter qui enregistre pas moins de 241 600 abonnés.
Depuis quelques jours, Me Branco est en train de rassembler des « preuves » pour traduire les autorités sénégalaises devant les juridictions internationales comme la Cour pénale internationale (Cpi).
Une « campagne de diabolisation » du Sénégal à l’international dont s’indignait le président Macky Sall lors de son discours de clôture du lancement du dialogue national, à la veille du verdict du procès « Sweet beauté ».
« Nous suivons tout ce qui se passe dans ce pays. Il y a une campagne de dénigrement orchestrée contre la République. S’il s’agissait simplement de ma personne, je pourrais me défendre. Mais contre la République, le Sénégal, ça je ne l’accepterai jamais », avait-il prévenu.
Fermeture des Consulats généraux à l’étranger
Mais, moins de deux semaines plus tard, le Bureau des droits de l’homme de l’Onu, « profondément préoccupé » par l’évolution de la situation des droits de l’Homme au Sénégal, a regretté « un sombre précédent » dans l’usage d’armes à feu par les forces de l’ordre contre des manifestants. Non sans réclamer également une « enquête indépendante » sur la mort de ces manifestants. Les services du Haut-Commissaire Volker Türk ont, par ailleurs, pris note de la décision des autorités sénégalaises d’ouvrir des enquêtes : « Nous demandons de veiller à ce que celles-ci soient rapides, indépendantes et approfondies ».
Sur le plan politique, l’image du Sénégal est aussi exposée au niveau du Parlement français avec, notamment, la sortie des députés de la France insoumise.
« La situation politique au Sénégal est préoccupante depuis plusieurs années. C’est devenu une habitude pour le président Macky Sall d’éliminer des adversaires politiques, et pas des moindres, à l’approche de chaque élection présidentielle, en utilisant l’institution judiciaire », ont martelé, dans un communiqué, Manuel Bompard, Henrik Davi et Sébastien Delogu. Ces parlementaires de Bouches du Rhône respectivement de la 4e, 5e et 7e circonscription rappellent, en effet, « qu’après Karim Wade et Khalifa Sall en 2019, c’est aujourd’hui Ousmane Sonko qui subit un acharnement judiciaire, qui a pour principal objectif de l’empêcher d’être candidat pour les prochaines élections présidentielles de février 2024 ».
En réponse à cette missive, des députés de la majorité présidentielle sénégalaise parlent d’« une honte pour la démocratie française et pour leur peuple ». Me El Hadji Omar Youm, Abdou Mbow et Abdoulaye Vilane ont souligné que ce communiqué de presse de leurs collègues de la France insoumise sur la situation du Sénégal heurte par sa brutalité.
« Il travestit la réalité politique et viole manifestement les règles élémentaires de Courtoisie que le député doit observer à tout moment afin d’honorer son mandat, par essence nationale. Le respect de la souveraineté des pays étrangers et de leur peuple ne vous préoccupe nullement », ont-ils tonné.
Quoi qu’il en soit, notre pays a été obligé de fermer temporairement ses Consulats généraux à la suite d’attaques et d’actes de vandalisme que ceux-ci ont subi entre le 1er et le 3 juin 2023. Une première dans l’histoire politique du Sénégal.
La contre-offensive de la diplomatie sénégalaise
Face à cette série de « chagrins », le ministère des Affaires étrangères n’a jamais cessé de « sauver » l’image de notre pays. D’abord, Me Aïssata Tall Sall et ses services ont tenu à rassurer, à travers une rencontre, les membres du corps diplomatique établis à Dakar, en réaffirmant la détermination du gouvernement sénégalais à assurer la paix et l’ordre public afin que nul ne soit inquiété. Mme Sall a surtout mis en avant l’engagement du Sénégal envers la démocratie, la préservation des droits de l'homme et des libertés dans le cadre d'un État fort et respecté. Une tribune au cours de laquelle, la cheffe de la diplomatie sénégalaise a annoncé que des procédures judiciaires ont été engagées pour déterminer les responsabilités liées aux récents événements survenus dans le pays.
Au-delà de cette séance d’explication devant les ambassadeurs accrédités à Dakar et d’autres sorties médiatiques classiques, pas moins de trois communiqués entre le 1er juin et aujourd’hui (14 juin ). Le dernier en date est signé ce mardi 13 juin, document dans lequel, le ministère des Affaires étrangères a relevé, dans les événements survenus en début juin 2023 à Dakar et dans certaines autres localités du Sénégal, des « actes qui n’ont absolument rien à voir avec l’exercice des droits d’expression et de manifestation ». Déplorant, en outre, des « agressions extrêmement graves » contre l’Etat sénégalais, visant à « semer la terreur et à mettre notre pays à l’arrêt », Aïssata Tall Sall et ses services ont réaffirmé « l’impérieuse nécessité de protéger notre République » contre « ce terrorisme ».
Les violences qui ont éclaté au Sénégal, en début juin, suite à la condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » dans l’affaire « Sweet beauté » l’opposant à Adji Sarr, n’ont pas laissé indifférente la communauté internationale. En effet, au niveau continental, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine (UA), organismes auxquels le Sénégal est membre, ont toutes affirmé suivre « avec inquiétude » la situation qui prévaut dans le pays de la Téranga.
La France, dont certaines de ses entreprises sont prises pour cible, se dit également « extrêmement préoccupée » par ces violences, ayant fait 16 morts. Quant au Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, il a appelé au « calme » et à la « retenue ».
Au même moment, les ambassades de différents pays ont alerté leurs ressortissants respectifs les appelant à la « prudence ».
Des organisations internationales à l’image de Amnesty International et Reporters sans frontières ont, elles aussi, condamné la poussée de violence, regrettant en même temps l’arrestation de journalistes emprisonnés et les restrictions de l’accès à l’internet dans ce pays longtemps présenté comme un modèle de démocratie en Afrique.
La main visible de Juan Branco
Mais, il faut noter que si l’image du Sénégal est écornée à l’étranger, c’est aussi parce que sur le plan médiatique, des organes de presse les plus influents comme France 24, New York Times, Tv5, Le Monde, entre autres, se sont intéressés à ce qu’il est convenu d’appeler les « nervis » dont la présence est remarquée lors des récentes émeutes. La plupart ont, d’ailleurs, à travers des enquêtes et reportages, démonté les images projetées par la police sénégalaise, montrant des personnes non identifiées utiliser des armes à feu.
L’autre fait non négligeable, c’est la « bataille » rude sur des réseaux sociaux, mais surtout le rôle de l’avocat Me Juan Branco, constitué par Ousmane Sonko, depuis l’affaire l’opposant au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Refoulé dès son arrivée à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), l’avocat français mène, désormais, sa plaidoirie sur la toile, commentant au quotidien tout ce qui se passe dans le pays. Il publie en moyenne trois à quatre posts sur son compte Twitter qui enregistre pas moins de 241 600 abonnés.
Depuis quelques jours, Me Branco est en train de rassembler des « preuves » pour traduire les autorités sénégalaises devant les juridictions internationales comme la Cour pénale internationale (Cpi).
Une « campagne de diabolisation » du Sénégal à l’international dont s’indignait le président Macky Sall lors de son discours de clôture du lancement du dialogue national, à la veille du verdict du procès « Sweet beauté ».
« Nous suivons tout ce qui se passe dans ce pays. Il y a une campagne de dénigrement orchestrée contre la République. S’il s’agissait simplement de ma personne, je pourrais me défendre. Mais contre la République, le Sénégal, ça je ne l’accepterai jamais », avait-il prévenu.
Fermeture des Consulats généraux à l’étranger
Mais, moins de deux semaines plus tard, le Bureau des droits de l’homme de l’Onu, « profondément préoccupé » par l’évolution de la situation des droits de l’Homme au Sénégal, a regretté « un sombre précédent » dans l’usage d’armes à feu par les forces de l’ordre contre des manifestants. Non sans réclamer également une « enquête indépendante » sur la mort de ces manifestants. Les services du Haut-Commissaire Volker Türk ont, par ailleurs, pris note de la décision des autorités sénégalaises d’ouvrir des enquêtes : « Nous demandons de veiller à ce que celles-ci soient rapides, indépendantes et approfondies ».
Sur le plan politique, l’image du Sénégal est aussi exposée au niveau du Parlement français avec, notamment, la sortie des députés de la France insoumise.
« La situation politique au Sénégal est préoccupante depuis plusieurs années. C’est devenu une habitude pour le président Macky Sall d’éliminer des adversaires politiques, et pas des moindres, à l’approche de chaque élection présidentielle, en utilisant l’institution judiciaire », ont martelé, dans un communiqué, Manuel Bompard, Henrik Davi et Sébastien Delogu. Ces parlementaires de Bouches du Rhône respectivement de la 4e, 5e et 7e circonscription rappellent, en effet, « qu’après Karim Wade et Khalifa Sall en 2019, c’est aujourd’hui Ousmane Sonko qui subit un acharnement judiciaire, qui a pour principal objectif de l’empêcher d’être candidat pour les prochaines élections présidentielles de février 2024 ».
En réponse à cette missive, des députés de la majorité présidentielle sénégalaise parlent d’« une honte pour la démocratie française et pour leur peuple ». Me El Hadji Omar Youm, Abdou Mbow et Abdoulaye Vilane ont souligné que ce communiqué de presse de leurs collègues de la France insoumise sur la situation du Sénégal heurte par sa brutalité.
« Il travestit la réalité politique et viole manifestement les règles élémentaires de Courtoisie que le député doit observer à tout moment afin d’honorer son mandat, par essence nationale. Le respect de la souveraineté des pays étrangers et de leur peuple ne vous préoccupe nullement », ont-ils tonné.
Quoi qu’il en soit, notre pays a été obligé de fermer temporairement ses Consulats généraux à la suite d’attaques et d’actes de vandalisme que ceux-ci ont subi entre le 1er et le 3 juin 2023. Une première dans l’histoire politique du Sénégal.
La contre-offensive de la diplomatie sénégalaise
Face à cette série de « chagrins », le ministère des Affaires étrangères n’a jamais cessé de « sauver » l’image de notre pays. D’abord, Me Aïssata Tall Sall et ses services ont tenu à rassurer, à travers une rencontre, les membres du corps diplomatique établis à Dakar, en réaffirmant la détermination du gouvernement sénégalais à assurer la paix et l’ordre public afin que nul ne soit inquiété. Mme Sall a surtout mis en avant l’engagement du Sénégal envers la démocratie, la préservation des droits de l'homme et des libertés dans le cadre d'un État fort et respecté. Une tribune au cours de laquelle, la cheffe de la diplomatie sénégalaise a annoncé que des procédures judiciaires ont été engagées pour déterminer les responsabilités liées aux récents événements survenus dans le pays.
Au-delà de cette séance d’explication devant les ambassadeurs accrédités à Dakar et d’autres sorties médiatiques classiques, pas moins de trois communiqués entre le 1er juin et aujourd’hui (14 juin ). Le dernier en date est signé ce mardi 13 juin, document dans lequel, le ministère des Affaires étrangères a relevé, dans les événements survenus en début juin 2023 à Dakar et dans certaines autres localités du Sénégal, des « actes qui n’ont absolument rien à voir avec l’exercice des droits d’expression et de manifestation ». Déplorant, en outre, des « agressions extrêmement graves » contre l’Etat sénégalais, visant à « semer la terreur et à mettre notre pays à l’arrêt », Aïssata Tall Sall et ses services ont réaffirmé « l’impérieuse nécessité de protéger notre République » contre « ce terrorisme ».
26 Commentaires
Reply_author
En Juin, 2023 (11:09 AM)Conseils
En Juin, 2023 (11:15 AM)Reply_author
En Juin, 2023 (11:27 AM)Reply_author
En Juin, 2023 (12:15 PM)Reply_author
En Juin, 2023 (14:19 PM)Azur Séné
En Juin, 2023 (14:40 PM)Il est grave pour la police de mentir de façon aussi éhontée sur les nervis qui seraient parmi les manifestants qui auraient des armes de guerre, alors qu'il s'agit de bandits que la police même a armé pour tirer à balles réelles sur des sénégalais.
Bbb
En Juin, 2023 (10:53 AM)Paco
En Juin, 2023 (11:04 AM)Anonyme
En Juin, 2023 (11:07 AM)Fidèle Lecteur
En Juin, 2023 (11:07 AM)Si seulement il avait assumé ses responsabilités dès l'éclatement de cette affaire en assumant clairement avoir eu des relations consentantes avec la fille, je suis amené à croire qu'il nous aurait épargné cette tragédie.
Sa responsabilité morale est écrasante.
Je pointe aussi du doigt la responsabilité des gens de l'autre camp qui ont instrumentalisé cette affaire pour éliminer un adversaire politique.
Je m'incline devant la mémoire des disparus et partage la douleur de leurs familles.
Je souhaite également aux blessés un prompt rétablissement, à nos concitoyens dont les biens ont été saccagé de rebondir très rapidement.
Quelle infinie tristesse.
Reply_author
En Juin, 2023 (11:40 AM)Makya-assassin
En Juin, 2023 (11:37 AM)Avec les fumiers comme Cheikh Yèrim Seck, Idrissa Seck ou un Moustapha Diakhatè qui entourent le président veut tout simplement dire que tout peut arriver si le régime persiste à vouloir valider ces mensonges sur le président Ousmane Sonko que la population sénégalaise n'acceptera jamais.
🦾🇸🇳🦾
Diop 212
En Juin, 2023 (11:52 AM)Fall415
En Juin, 2023 (11:59 AM)Hawa 225
En Juin, 2023 (12:01 PM)Hawa 225
En Juin, 2023 (12:02 PM)Actuellement da Tite
Limou Giss moko yémmmm
Et le Combat Final sera pire et plus Sanglant
Reply_author
En Juin, 2023 (13:51 PM)Anonyme
En Juin, 2023 (13:56 PM)Goloweb
En Juin, 2023 (14:04 PM)Jusqu’à présent, 104 personnes ont pu être secourues mais Athènes redoute que des centaines d’autres ne soient portées disparues, d’après les témoignages des survivants.
On apprend par exemple, dans ce texte rendu public jeudi 15 juin, que l’accès au travail des immigrés s’est amélioré dans quasiment tous les pays, « malgré la récession provoquée par le Covid-19 », remarque l’OCDE. Ainsi, au sein de l’UE, le taux d’emploi des immigrés est passé de 61 % à 65 % entre 2011 et 2021. En France, l’amélioration est moins nette, même si la part des immigrés en emploi est passée de 59 % à 61 %, une progression à mettre en regard avec « le poids croissant des migrations estudiantines dans l’immigration de travail et l’augmentation des niveaux d’instruction dans les pays d’origine, en particulier du Maghreb », souligne Jean-Christophe Dumont, expert des migrations internationales à l’OCDE.
Le niveau de diplôme des immigrés s’est en effet nettement amélioré : 35 % de la population immigrée en France a un diplôme du supérieur, contre 24 % dix ans auparavant. Toutefois, la part de ceux ayant un très faible niveau d’études reste significative, avec 17 % des immigrés en France n’ayant pas atteint le niveau d’éducation secondaire (contre seulement 4 % pour les natifs).
Stéphane Decoene
En Juin, 2023 (14:51 PM)Ceux qui ont vû les images a l'étranger du peuple Sénégalais gazé, tiré desus et matraqué se sont fait leur propre opinion, tout comme les émeutes lors des dernières manifestations en France.
Maintenant vous pouvez faire 1000 campagnes pour attirer l'investissement vers le Sénégal, plus un investisseur fera confiance a un tel régime !
Non seulement le peuple sera dupe, vous aussi messieurs les dirigants....
Je soutiens surtout le peuple !
Mansour Ndiaye
En Juin, 2023 (14:56 PM)Participer à la Discussion