Invité du Jury du dimanche, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime par ailleurs maire de la commune de Dakar et membre du bureau politique du Parti socialiste s’est expliqué sur ces accusations. D’emblée, il a indiqué que ce débat date de plusieurs mois et les acteurs de la pêche l’accusaient, à l’époque, d’avoir attribué 56 licences de pêche à des Chinois. Cela, dit-il sans sourcilier, est archifaux. « Vous ne verrez pas ma signature dans un acte parce que c’est l’autorité maritime du Sénégal qui le fait. Quand vous écoutez et vous lisez, vous savez personnellement qu’on n’est pas en train de me reprocher certaines choses mais, à la rigueur on est en train de jouer sur les amalgames pour mettre dans la tête des sénégalais qu’il y aurait quelque chose alors qu’il n’en est rien. Il ne faut pas qu’on joue sur les amalgames », a dénoncé le ministre Alioune Ndoye pour regretter les accusations portées contre sa personne. Poursuivant son argumentaire, il révèle que tous ces navires dont on parle appartiennent à ceux qui sont en train de hurler.
« Tous les navires qui ont des licences aujourd’hui appartiennent au minimum à 51% à des sénégalais. Si nous ne respectons pas la loi, qu’on nous amène devant les tribunaux », défie-t-il. A ceux qui soutiennent qu’il permet aux navires étrangers de pêcher sur les côtes sénégalaises en l’absence de coopération dans ce domaine, Alioune Ndoye de rétorquer : « le ministre que je suis, si je fais ça, viole les lois sénégalaises ». Se voulant on ne peut plus claire, le ministre va au fond des choses en renseignant que le Sénégal a des conventions de pêche avec l’Union européenne.
L’ACCORD QUE NOUS AVONS AVEC L’UNION EUROPÉENNE
« Nous autorisons à cette Union de pêcher 10 tonnes d’espèces thonidés aux larges que nos pêcheurs n’atteignent pas et 1750 tonnes de merlus. Voilà ce que recouvre l’accord que nous avons l’Union européenne. C’est un quota défini par une organisation internationale », explique-t-il. Mieux, il ajoute que les pays avec lesquels le Sénégal traite sont : la Mauritanie, le Cap-Vert, la Guinée Bissau, la Siéra-Léone et la Gambie. « Il n’y a pas la Chine, ni la Russie. Il n’y a pas de convention avec ces pays », précise-t-il pour lever les équivoques.
A la question de savoir ce qui l’empêche de publier la liste des navires bénéficiaires des licences de pêches puisque qu’il est dans une procédure transparente, le ministre rassure qu’il n’y a pas un secteur dans l’économie du Sénégal où il y a plus de gestion participative et inclusive que la pêche. A l’en croire, rien ne l’empêche de publier la liste mais, il a une politique à mener. « Dans la convention qui tarde à être signé, nous allons même avoir un registre unique. Donc, nous allons vers cela mais avec méthode. On va partager ces informations en ayant un registre dans lequel on aura toutes nos différentes flottes. J’ai instruit à mes services pour qu’un audit se fasse. Il y a eu des appels à candidature qui sont faits pour cela. Une fois qu’on instruit un audit, on n’est pas contre une transparence », a expliqué le ministre, informant qu’il une flotte à peu près de 120 unités.
« Aujourd’hui, il nous faut une organisation sous régionale forte qui existe et qui est basée à Dakar. Il nous faut travailler ensemble pour la surveillance de nos eaux pour la lutte contre la pêche que dénoncent les armateurs. C’est beaucoup plus important. Je devrais être le meilleur partenaire de tous ceux que j’entends parler. En ce qui me concerne, je vois tout une cabale montée et faire d’amalgame. Rien de cela n’est fondé. Il n’est pas logique de penser que nous sommes venus combattre les acteurs de la pêche. Notre objectif c’est la réussite de ces acteurs. Il n’y a pas d’affaire de licences chinoises. Parmi ceux qui m’attaquent, il y en a qui ont plusieurs armements, qui ont des dizaines de bateaux », souligne-t-il.
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