L’Afrique, en particulier le Sénégal, peut profiter de la pandémie du Civid-19 pour remettre les pendules à l’heure. Tel est la conviction de Pape Mbao, essayiste sur la littérature africaine.
Selon lui, cette pandémie dénote une nouvelle redistribution de l'histoire, avec des peuples désormais condamnés au contact, à la transmission, au partage du bien, comme du moins bien, condamnés aussi à se réinventer.
« Le COVID-19 n'a que trop remis les pendules à l'heure! Il a sonné un réveil presque brutal pour l'humanité et la pensée verticale qui, dès les premières heures, prédisait l'hécatombe pour l'Afrique. Après deux mois de mondialisation, les méthodes d'approche différentes, dictées par la peur chez les uns d'être débordés par la pandémie, et, la suffisance chez les autres qui avaient la certitude de pouvoir la contenir par un système médical de pointe, révèlent une réalité que les hommes avaient fini par oublier : la solidarité interne », explique t-il.
Il ajoute que : Le nano, dans un contexte où aucun pays ne peut se permettre de s'oublier pour aller à la rescousse d'un autre, a su démontrer en moins de cent jours, l'impératif pour chaque pays de s'organiser pour ne plus compter sur les autres pour des questions de survie. Il a sonné subtilement la fin de la dépendance et de la chimère de la subordination. Il a montré le caractère aléatoire des prévisions des institutions, donnant raison à la la nature qui nous rappelle ainsi que la forme la plus absolue de la vérité est toujours très simple; pourvu que nos dirigeants s'en rendent compte .»
Toujours selon l’essayiste : « Cette pandémie a remis l'humanité sur la voie des priorités car, ce qui est fondamental pour l'homme, c'est la santé, l'éducation, l'alimentation. Or, grâce à elle, la parole de ceux qui s'improvisent "spécialistes en tout" s'étiole. Le Médecin retrouve sa place incontournable de soignant, d'éducateur, de levier du progrès. Sa voix qui nous enseigne ou nous rappelle la nécessité de la propreté du milieu redevient audible, presque prophétique. »
« Si la conscience patriotique accompagne cette dynamique presque naturelle chez nous, avec les 64 milliards alloués à l'occasion au seul secteur de la santé, le Sénégal sortira de cette pandémie somme toute pas si catastrophique, avec un plateau médical qui permettra définitivement de régler les manquements inconcevables de santé publique. En sachant qu' un respirateur coûte dans les 11 à 12 millions de fcfa, rien n'empêche plus désormais d'en avoir près d'un millier ( au lieu de 25), d'augmenter la capacité d'accueil des structures de santé, de fournir le fantastique personnel médical en matériel adéquat, de pérenniser la propreté des espaces publics », suggère le littéraire .
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