Malgré le fait d’être traversé par le réseau de Keur Momar Sarr 3 (KMS-3), Sanghé, le plus gros village de la commune de Notto Diobass, avec plus de 2 000 âmes, vit une situation unique en matière d’alimentation en eau potable. Dans cette paisible localité du département de Thiès, le liquide précieux est rationné, pour n’être servi que le week-end. La population qui a, pour cette raison, battu le macadam, pour dire « non » à Aquatech qu’elle accuse comme d’être à la base de « tous nos maux », dénonce « plus qu’une injustice ».
Rose Ciss Sène, adjointe au maire de Notto Diobass, se veut catégorique : « tout ce que nous voulons c’est de l’eau, parce que nous sommes des Sénégalais à part entière ». Selon elle, « plusieurs démarches ont été faites auprès de la société Aquatech et de toutes les autorités compétentes, malheureusement le problème reste entier. Ce que nous réclamons, c’est de l’eau potable 24h/24, ce d’autant que la zone abrite des réservoirs de Keur Momar Sarr 3 (KMS-3) ». Cheikh Niang, au nom des jeunes de Sanghé, se désole : « il y a un forage dans le village, mais qui est inutilisable, l’eau étant trop salée et chargée de calcaire. Elle n’est d’ailleurs même pas utilisable pour les travaux domestiques, encore moins pour le maraîchage. C’est pourquoi les populations sont obligées de recourir aux puits de la place ».
Toutefois, « il y a un forage à Diaspalam, qui produit de l’eau potable de très bonne qualité et alimente Thiès et Dakar. Ce forage dessert plusieurs zones de la localité, mais Sanghé, le plus grand village du Diobass, est laissé en rade, délaissé à tort ».
La population « oppressée » renseigne que « des démarches avaient été faites par le maire Alioune Sarr, pour un branchement sur le réseau du forage de Diaspalam, mais c’est la société Aquatech qui a tout remis en cause pour des raisons purement économiques. Et pour le moment, c’est un rationnement qui est fait et c’est ainsi que le village n’est servi en eau potable que le week-end ». Djiby Ndoye Diouf, un autre fils du village, rappelle que « depuis l’avènement du réseau KMS-3 dans le village, il a été promis la fin définitive des problèmes d’eau auxquels est confronté le village depuis très longtemps ».
Une promesse qui a été faite devant le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, en présence de son collègue d’alors, Alioune Sarr, maire de Notto Diobass, pour trouver une solution à la fastidieuse corvée d’eau. Mais, se désolent les populations, « c’est Aquatech qui n’a pas respecté ses engagements, car étant une société qui ne roule que pour ses intérêts financiers, au détriment de ceux des populations ». Et de souligner : « Cette société a trouvé sur place un réseau déjà installé et elle n’a fait que commercialiser l’eau, sans faire aucun frais. Malheureusement la consommation de cette eau a causé de sérieux problèmes de santé aux populations. C’est pourquoi la demande formelle, c’est d’accéder à l’eau potable, à l’image de tous les autres villages de la zone. Mais se basant sur les conséquences que cela aurait sur le plan financier, Aquatech ne daigne que rationner le village en eau potable, les jours de samedi et dimanche ».
Une affaire qui a même, à en croire les habitants de Sanghé, « atterri en Conseil des ministres, avec des instructions fermes données au ministre Serigne Mbaye Thiam, qui les a répercutées à l’Office des forages ruraux (OFOR) et à Aquatech, mais jusqu’à présent, rien n’est fait ». En tout état de cause le ministre de tutelle a commandité un audit pour s’enquérir de la situation. Les populations, elles, se refusent d’être prises en otage par Aquatech et revendiquent l’eau de KMS-3, 24h/24, accessible à tous les quartiers et l’extension du réseau aux nouveaux sites d’habitation.
4 Commentaires
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En Août, 2023 (20:39 PM)Karim$
En Août, 2023 (22:00 PM)Autor
En Août, 2023 (04:35 AM)Ngagne
En Août, 2023 (07:41 AM)Dans la plupart des asufor, leur gestion était nébuleuse, caractérisée par du népotisme, de la corruption et des détournements à n'en plus finir. Les caisses étaient généralement vides et quand les forages tombaient en panne, il n'y avait pas un rotin pour dépanner. Et c'est cela qui est à l'origine de la création de l'OFOR.
Maintenant que le bussiness est foiré, on diabolise les structures venues rationnaliser le système de distribution de l'eau et le contrôle des finances qui étaient gérées comme des tontines.
Je ne dis pas une fois de plus que c'est le cas dans ce village mais c'est le cas dans beaucoup de villages où les membres des anciennes asufor critiquent, désinforment, influencent les populations juste pour revenir au système qui leur permettait faire leur affaire.
bayilène beug lou yomb.
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En Août, 2023 (08:13 AM)Participer à la Discussion