C’est un défi à relever. En 2012, à Londres, l’Etat du Sénégal s’est engagé à faire progresser la planification familiale. Consciente qu’à lui seul, «il ne pourra jamais» respecter ses engagements et obtenir des résultats sur son objectif, la société civile sénégalaise a décidé de lui venir en aide.
Ainsi, ce mardi 22 décembre, lors de l’Atelier de concertation, de sensibilisation et de consolidation du Plan d’action pour la mobilisation de ressources domestiques en faveur de la planification familiale (PF) au Sénégal, organisé par la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme) et l’Unfpa/Warco, ouvert depuis hier, la présidente du réseau Siggil Jigeen et présidente de la Coalition des organisations de la société civile sur le repositionnement de la planification familiale, Safiétou Diop, a apporté des précisions.
«Nous sommes l’émanation des communautés. Et ce n’est pas toujours facile, pour l’Etat, de gérer cela en relation avec le consentement et l’engagement des gouvernés. Donc, la société civile l’a fait pour faire comprendre aux communautés qu’il est de leur intérêt d’aller dans le sens proposé par l’Etat, pour la promotion de la planification familiale».
Avant de poursuivre : «C’est pourquoi nous avons mis en place une stratégie de mobilisation des ressources internes qui adresse directement l’enrôlement des maires, des municipalités dans le financement de la planification au Sénégal, pour aider l’Etat à obtenir des résultats sur son objectif de 45 % de taux de prévalence contraceptive (TPC).»
Dans cette perspective, ladite coalition, avec les collectivités locales, a mobilisé 319 millions de F Cfa. «Hier, le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale a informé que l’Etat compte mettre 500 millions de F Cfa dans le budget de la santé de la reproduction. Alors, imaginez : nous avons plus de 500 communes au Sénégal. Si chacune met un million de F Cfa sur la table, cela va faire plus de 500 millions et cela équilibre carrément l’action de l’Etat».
Safiétou Diop de faire remarquer qu'il est de «notre devoir pour mettre en place cette stratégie afin de mobiliser les ressources de la communauté. Parce que nous considérons que les collectivités territoriales sont véritablement les organes mis en place par la communauté pour la communauté. Donc, cette dernière doit prendre conscience de la nécessité de mettre la main à la pâte, en finançant leurs propres besoins en termes de planification familiale. Et, par ricochet, ce financement va nous amener à la pérennisation de la stratégie, parce qu’ils auront conscience qu’il faut continuer à financer leur propre santé».
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