Mercredi dernier, en conseil des ministres, le président Macky Sall a instruit son gouvernement de renforcer le contrôle du port du masque sur l'étendu du territoire. Avant l'ouverture des classes et la rentrée universitaire, un protocole sanitaire a été mis en place pour éviter la propagation du virus. Un mois après, si les établissements scolaires et l'Université Cheikh Anta Diop devaient être évalués, ils se retrouveraient tous avec une note en deçà de la moyenne.
A l'Ucad, un simple coup d'œil permet de se rendre compte que le port du masque est tout sauf une réalité. Étudiante au département de Linguistique, Seynabou qui n'était pas encore informée des instructions présidentielles l'a échappé belle. "C'est à Colobane qu'un monsieur m'a demandé de porter le masque parce que les policiers embarquaient ceux qui n'en avaient pas", raconte-t-elle.
Une attitude regrettée par Amsatou, une autre étudiante en Lettres. "On ne devrait même pas attendre que le chef de l'Etat le dise. Nous savons tous que la maladie est toujours là!", lance-t-elle.
Ce qui se passe à l'Ucad est assez représentatif de ce qu'on trouve dans les lycées visités par Seneweb. En réalité, les élèves sont à l'image de leurs grands frères étudiants.
Au lycée Mixte Maurice Delafosse, des mesures sont en vigueur au sein de l'établissement. A l'entrée, il est obligatoire de s'imbiber les mains de gel antiseptique et en passant bien ajuster son masque. Mais ça s'arrête là. Dans la cour, les élèves se promènent masque à la ... main.
La réalité est juste un peu différente au lycée Thierno Saïdou Nourou Tall. Ici, l'administration semble mettre un point d'honneur à faire respecter le port du masque. Le censeur monsieur Gomis nous explique que depuis le début des cours, l'école a mis en place un comité de veille et d'alerte. Aussi l'administration a fait le tour des salles de classe pour sensibiliser les élèves sur l'intérêt de se protéger et de protéger les autres.
Mais malgré cela, il existe toujours des récalcitrants. "Ce n'est pas facile de mettre tout le temps le masque. Ça nous fatigue!", lance un élève.
En fait, dans la cour, admet monsieur Gomis, l'insuffisance de surveillants fait que les élèves respectent la consigne selon leur humeur. "Nous avons déjà procédé à la distribution de masques pour les élèves et les professeurs mais ce n'est pas facile de gérer des enfants", se résigne le censeur.
Il faut dire que les élèves sont des produits de la société. En effet, les Sénégalais dans leur majorité peinent à prendre librement la décision de mettre le masque. A moins de tendre le bâton. Une résistance qui risque de ramener le Sénégal aux épisodes connus en début de pandémie.
Une éventualité qui n'est pas lointaine dans la mesure où le chef de l'Etat demande à son ministre de la Santé de lui proposer de nouvelles mesures de lutte. Et Abdoulaye Diouf Sarr n'écarte pas le retour au couvre-feu.
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