
« À Thiès, les directives données par le président de la République quant à l'application des prix ne sont malheureusement pas respectées. C’est là que se situe le problème, pour les braves ménagères. Malgré les subventions, malgré tous les efforts du gouvernement pour stabiliser les prix, la spéculation est très forte. Grossistes, demi-grossistes et détaillants se renvoient la balle ». Le constate est du président de l'antenne régionale de SOS consommateurs/Thiès, qui a émis son point de vue sur l'approvisionnement du marché et les prix des produits de consommation en ce mois béni de ramadan pour les musulmans et de carême pour les chrétiens.
El Hadj Ciré Bally Diallo, par ailleurs vice-président national SOS consommateurs, et ses camarades, disent avoir pris le temps de « faire nos investigations au niveau des différents marchés » et constaté que « le marché est très bien approvisionné en produits alimentaires (riz brisé, sucre de la Css, lait, oignon, pomme de terre, etc.). Ils rappellent que le président de la République a donné des instructions très fermes pour que les prix qui ont été fixés à la suite du Conseil national de la consommation et des différents conseils régionaux de la consommation soient applicables sur toute l’étendue du territoire.
Ils pensent qu’il appartient donc aux consommateurs de se battre, eux-mêmes, sur le terrain pour que ses prix soient appliqués. À les en croire, « certains vont même jusqu'à dire que les prix en demi-gros n'existent plus », ce qui est, répondent-ils, « totalement faux ». El Hadj Ciré Bally Diallo demande à l'État d'être « plus regardant sur les importations, sur les grossistes, les demi-grossistes et les détaillants ». Et de poursuivre : « en tous les cas, nous, au niveau de SOS consommateurs, notre mission a toujours été de veiller à ce que cette spéculation-là puisse cesser de manière définitive ».
Il pense qu’il appartient donc à chaque consommateur de se battre pour que les prix soient applicables à la règle. Et surtout d'insister sur « le principal problème par rapport à certains commerçants véreux qui font tout pour annihiler les efforts du gouvernement pour des intérêts purement pécuniaires ». Selon M. Diallo, « si certains pays riverains à forte densité musulmane les commerçants font tout pour qu’en ce mois de ramadan qui coïncide avec le carême les prix des denrées de première consommation baissent, au Sénégal, fâcheusement, c'est tout à fait le contraire ».
Il demande donc vigilance aux consommateurs, à qui, dit-il, « il appartient de se défendre, de se battre, pour que cette spéculation-là puisse vraiment être annihilée ». Aussi d’espérer qu’au niveau des services compétents du Commerce le travail nécessaire sera fait. « Il appartient donc à l'autorité compétente de donner les moyens matériels et humains aux services de contrôle du Commerce pour que leur mission soit faite de manière véritablement durable et efficace », indique-t-il.
Le président de l'antenne régionale de SOS Consommateurs/Thiès dit avoir également constaté qu’avec la pomme de terre et l'oignon, certes, c'est en quantité suffisante, mais « il y a, quelque part, défaillance dans la qualité de ces produits ». Il souhaiterait que les autorités compétentes puissent encadrer les producteurs d'oignons et de pommes de terre pour que la qualité y soit.
Par rapport aux magasins de stockage et entrepôts frigorifiques, il se demande : « pourquoi pas ne pas faire appel à l’expertise marocaine, pour pouvoir encadrer véritablement ces producteurs pour que nous ayons de l'oignon et de la pomme de terre de qualité ». Parce qu'à son avis, « c'est là que se pose le problème. Nos producteurs manquent d'encadrement, de magasins de stockage, d’entrepôts frigorifiques, véritablement pour pouvoir avoir des productions de qualité ».
El Hadj Ciré Bally Diallo n’a pas occulté la qualité sanitaire des aliments. « Beaucoup de commerçants malhonnêtes, véreux, profitent de ces occasions de Carême, de Ramadan, pour inonder nos marchés de produits impropres à la consommation. La vigilance s'impose donc, parce que le mois de Ramadan, quoi qu'on puisse dire, est un mois de forte consommation, mais également de risques par rapport à la santé du fait de ces produits alimentaires impropres à la consommation ».
Selon lui, un produit peut avoir une bonne date de péremption, mais c'est au moment du transport et de la méthode de vente que ces produits sont altérés. Il invite les autorités compétentes à « veiller à ce que nos marchés soient vraiment approvisionnés de produits de bonne qualité ». Et là, d’interpeller, d’abord, « les services régionaux du Commerce et surtout d'hygiène pour que la protection des consommateurs en matière d'alimentation de produits soit effective et durable ».
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