Le carême et le ramadan ont été des moments difficiles pour les restauratrices de Sedhiou. Certaines denrées avaient flambé à cause des ruptures dues à l'observation du jeûne. Les rares clients les obligeaient alors à faire tourner les réfrigérateurs et les congélateurs. Ce qui n'a pas fait baisser les factures d'électricité et d'eau.
Awa Touré, restauratrice au quartier Kabeum, derrière la grande mosquée, a voulu fermer son restaurant le temps du ramadan, mais dit être sensible aux besoins des quelques clients du jour. "Je n'ai fait que dépenser mes économies pour garder ma clientèle. Mais honnêtement, c'était difficile. Je préparais un seul repas à midi que je servais le soir. Les pertes étaient énormes", se désole-t-elle.
Tida Sadio, qui a établi son restaurant au quartier Santossou, à quelques encablures du CDEPS, était plus prudente. "Les premiers jours, nous avions eu beaucoup de désagréments liés à la mévente. Mais au fur et à mesure, nous réduisons la quantité, selon le nombre de clients". Tida souligne, à l'image d'Awa Touré un grand manque à gagner durant cette période. "Nous ne pouvions pas fermer, nous ne pouvions pas non plus éteindre les réfrigérateurs et les congélateurs, encore moins de réduire le personnel".
Quant à Khadiatou Diallo établie au quartier Moricounda, non loin de la gare routière, elle avait tout bonnement baissé ses rideaux pour éviter la faillite. "Vous savez, ici à Sedhiou, après la rupture du jeûne, les gens ne sortent plus. Préparer le dîner dans de pareilles circonstances est un grand risque que je ne voulais pas prendre", a dit Khadiatou Diallo qui compte reprendre le tablier demain mardi.
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