La chaîne de services des boues de vidange de Louga, Diourbel, de Tivaouane, Joal a été passée au peigne fin. La mission d’audit qui constitue une évaluation à mi-parcours du Projet d’Assainissement Inclusif et de l’Innovation du Sénégal (PAIIS) revêt une importance capitale, selon la Secrétaire Générale de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), Madame Fatou Moctar Fall Faye.
Cet atelier d’évaluation cadre parfaitement avec l’esprit des concertations nationales sur l’eau et l’assainissement tenues, les 21, 22 et 23 novembre à Kaolack sous la présidence du Chef de l’Etat, Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye. « Des thématiques importantes ont été développées, surtout en matière d’assainissement, pour l’atteinte des objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Le gouvernement compte ainsi mettre en place des mécanismes efficaces et rapides pour un accès universel à l’assainissement », a souligné Madame Fatou Moctar Faye.
Ses propos font écho à ceux du Conseiller Technique Monsieur Diouck qui croit que les réflexions de l’atelier pourraient être versées dans la corbeille de recommandations des concertations nationales sur l’eau et l’assainissement.
Le PAIIS s’inscrit dans le cadre des Objectifs de mise à l’échelle du Programme de Structuration du Marché des Boues de Vidange qui a été lancé en 2020 avec le concours de la Fondation Bill et Mélinda Gates. L’assainissement autonome se présente comme un catalyseur sur le chemin de la réalisation de la cible 6 des Objectifs de Développement durable. Toutefois, sa structuration est nécessaire si nous on aspire à tirer profit de ses avantages.
« La gestion des boues de vidange représente un enjeu crucial pour la santé publique, la protection de l’environnement et le développement durable au Sénégal. En tant que pays en pleine croissance, confronté à une urbanisation rapide et non maîtrisée, nous devons adopter des stratégies innovantes et inclusives pour relever les défis liés à l’assainissement », a préconisé la Secrétaire Générale de l’ONAS.
Personne ne doute que l’assainissement avec ses produits dérivés est une niche de richesse et un créneau générateur d’emplois. Mais encore faudrait-il que les infrastructures de traitement et de valorisation soient à la hauteur des ambitions de faire jouer ce sous-secteur son rôle marchand. « Une gestion efficace de ces boues peut également constituer une opportunité avec le développement d’une économie circulaire. En investissant dans des infrastructures modernes et des solutions de valorisation telles que la production d’engrais biologique et d’énergie, nous pouvons transformer ce défi en un levier de croissance économique et d’amélioration des conditions de vie », a fait savoir Madame Madame Fatou Moctar Fall Faye.
Au juste pour optimiser l’exploitation des opportunités de ce sous-secteur, il y a un besoin de remise à niveau de certaines installations. C’est ce qui est ressorti de l’audit mené par le cabinet Ede. « Toutes les stations doivent avoir une plateforme de démonstration pour la valorisation. Elles doivent disposer d’un laboratoire pour effectuer des analyses spontanées de boues », a énuméré Mariama Sagna qui a aussi recommandé la classification des boues industrielles et des boues domestiques.
Cette radioscopie sans complaisance n’enlève en rien les bonnes pratiques de l’ONAS qui ne cesse d’inspirer plusieurs pays de la sous-région. « Le Sénégal a été un bien pionnier dans le domaine de la gestion des boues de vidange. Beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest viennent s’inspirer de notre modèle. Mais au fur et à mesure que l’on avance, on s’est rendu compte que nous avons commis beaucoup d’erreurs. Actuellement, nous sommes à la deuxième génération des stations de boues de vidange. Nous devons aller vers la troisième génération. Au fur et à mesure que l’on avance on se rend compte qu’on ne sait rien. Est-ce qu’il faut avancer ? Est-ce qu’il faut prendre un virage ? », s’est interrogé Dr Cheikh Sidia Touré. Pour lui, il y a lieu d’apporter des changements et des ajustements pour préserver son rang en Afrique.
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