Juste avant les vacances de Pâques, des syndicats d’enseignants avaient décrété un débrayage de 48 heures, lundi 27 et mardi 28 mars pour réclamer, entre autres, la libération des enseignants arrêtés puis emprisonnés pour participation à une manifestation interdite. Dans une sortie, le ministre de l’Education avait fait dans la menace, affirmant que l’Etat prendra ses responsabilités, si jamais les motifs évoqués sont d’ordre politique.
Deux acteurs politiques proches du pouvoir se sont montrés plus radicaux que le ministre Cheikh Oumar Anne. Participant à un panel initié mardi 11 avril par la Cosydep sur syndicalisme et politique, Momar Samb se montre favorable à la restriction des libertés dans certains secteurs. « Est-ce qu’on doit continuer à accepter le droit de grève dans le système éducatif ou celui de la santé ? », s’est-il demandé, ajoutant que des pays ont déjà fait ce choix.
Quant à Moustapha Diakhaté, il s’est montré plus ferme que Samb en proposant une radiation pure et simple. « Ce qui s’est passé récemment est un scandale (il se répète). D’ailleurs, les enseignants qui participent à ces genres de manifestations (manifestations politiques interdites) doivent être considérés comme démissionnaires et radiés de la Fonction publique », propose Diakhaté.
Deux propositions simultanées qui font croire à Hamidou Diédhiou qu’il s’agit là d’un ballon de sonde. D’où la réplique sèche du secrétaire général du Sels. « C’est comme ça que ça commence ; et de fil en aiguille, on dit : essayons. Essayez pour voir. Vous aurez les syndicats en face », promet-il.
Dans l’histoire indépendante du Sénégal, le syndicalisme et la politique ont longtemps fonctionné comme deux vases communicants. Mais à partir des années 90, on assiste à l’émergence de syndicats purement corporatistes avec la naissance du Saes. Depuis, les syndicats avaient pris une distance par rapport à la politique, même si les revendications devenaient plus prégnantes en période électorale.
Avec le dernier mot d’ordre du G7, certains pensent qu’il y a un nouveau tournant plus politique. Ce dont se défendent les syndicats qui disent avoir toujours milité pour le respect des libertés individuelles et collectives. El Malick Youm soutient que le Saemss a plusieurs fois sorti des communiqués dans ce sens.
« Le Cusems est membre fondateur du M23 », souligne Ndongo Sarr, qui rappelle le rôle joué par Mamadou Mbodji. Dame Mbodji qui était à l’époque au Cusems confirme et ajoute même que c’est Mamadou Mbodj qui devait occuper la place attribuée à Alioune Tine.
2 Commentaires
Ils ont fini par sacrifier trop de générations.
Du coup ils ne méritent plus vraiment ceux qu'ils gagnent.
M Ndoye
En Juin, 2023 (17:51 PM)Participer à la Discussion