Phénomène répandu dans les régions de la CEDEAO, avec des caractéristiques distinctes selon chaque pays, la traite des personnes interpelle de plus en plus les États.
"La traite des personnes est un phénomène qui revêt de nombreuses facettes et dont les exemples de ramifications avec d’autres formes de criminalité voire même d’extrémisme violent sont de plus en plus persistants. En effet, de plus en plus d’études mettent en évidence la connexion entre les trafics liés à l’exploitation artisanale minière et l’expansion des groupes extrémistes dans un certain nombre de pays de l’Afrique de l’Ouest. Les flux de personnes qui échappent à tout contrôle, perturbent les relations sociales, engendrent des conflits intercommunautaires et augmentent le risque d'implantation d'éléments extrémistes dans des communautés vulnérables", a assuré Lamine Daffé, Chef de projets au Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD).
Ainsi, dans le cadre du projet Crime organisé : Réponse de l’Afrique de l’Ouest aux Trafics illicites (OCWAR-T), mis en œuvre par un consortium d’agences, mené par la GIZ – en collaboration avec UNODC, les coordonnateurs nationaux de lutte contre la traite et les praticiens de la chaine pénale de la Gambie, de la Guinée, de la Guinée Bissau et du Sénégal, sont en conclave à Saly. Face à ce phénomène polymorphe, ses acteurs vont s'approprier les outils de coopération judiciaire et leurs bonnes pratiques, ainsi que la coordination opérationnelle aux niveaux national et sous régional.
Il s'agira pour eux de développer des stratégies centrées autour de la prévention, l'assistance et la protection, l'autonomisation et l'inclusion sociale des victimes de la traite.
En effet, sur le plan répressif, les Etats ont pris des mesures spécifiques dans leur code pénal pour mettre hors d’état de nuire les réseaux de trafiquants dont les modes opératoires sont de plus en plus sophistiqués. Toutefois, en dépit de toutes les dispositions prises, des défis persistent dans la conduite des enquêtes et des poursuites sur des dossiers de traite.
Selon Mody Ndiaye, secrétaire permanent de la Cellule nationale de Lutte contre la Traite des Personnes, le Sénégal a mis en place un Réseau de coordination des mécanismes de lutte contre la traite des personnes dans la sous-région afin de consolider les acquis.
"Malgré les dispositions mises en place, le phénomène de la traite des personnes perdure. Il faut continuer à persévérer dans les efforts. Nous sommes dans un contexte mondial où la traite des personnes est en expansion et la sous-région n’y échappe pas. Il y a un certain nombre de facteurs qui vont de la pauvreté, des difficultés économiques mais également du développement de la criminalité internationale organisée", a affirmé M. Ndiaye.
Il ajoute : "aujourd’hui, l’activité de traite des êtres humains est très lucrative. C’est pourquoi il est important que les professionnels des différents pays, notamment des voisins se retrouvent de temps en temps pour avoir une feuille de route commune qui va permettre d’échanger des informations, des pratiques pour mieux juguler ce phénomène qui n’épargne aucune région du monde".
.
5 Commentaires
Nandité
En Septembre, 2022 (17:10 PM)Participer à la Discussion