A Dakar, le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, va présider, à 10 heures, la cérémonie officielle de célébration de la Journée du tirailleur sénégalais, annonce un communiqué de son ministère.
La manifestation va se tenir au cimetière des tirailleurs sénégalais, à Thiaroye (banlieue de Dakar).
Le professeur des universités, homme politique et syndicaliste Iba Der Thiam (1937-2020) est décédé au mois de novembre à l’âge de 83 ans.
Natif de Kaffrine, dans le centre du pays, le défunt historien a été membre du Comité scientifique de l’UNESCO chargé d’écrire l’histoire de l’Afrique et coordonnateur de l’Histoire générale du Sénégal des origines à nos jours (Hgs).
Maitre de conférences titulaire en histoire moderne et contemporaine à la retraite, Iba Der Thiam fut ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur de 1983 à 1988 sous le magistère du président de la République Abdou Diouf.
Fondateur du parti politique CDP/Garap-Gui (Convention des démocrates et des patriotes, Iba Der Thiam a également dirigé des organisations comme le Syndicat unique de l’enseignement laïc du Sénégal (Suel) et le Syndicat des enseignants du Sénégal (Ses). Le Ses était issu de la fusion entre le Suel et Syndicat des professeurs africains au Sénégal (Spas) en 1969.
La journée des tirailleurs sénégalais a été instaurée en 2004 par le président Abdoulaye Wade.
Lors de cette première édition, il avait déposé une gerbe de fleurs au cimetière des Tirailleurs sénégalais de Thiaroye, posant ainsi le premier acte des manifestations de la Journée du Tirailleur.
Le chef de l’Etat était accompagné de son épouse et sur l’étoffe entourant la gerbe de fleurs ont pouvait lire : ‘’aux tirailleurs tombés ici même à Thiaroye le 1-er décembre 1944 en revendiquant leurs droits’’.
Arrivé à 11 heures 10 minutes devant le cimetière de Thiaroye, Me Wade avait été accueilli par le Premier ministre Macky Sall.
Après l’hymne national exécuté par la Musique principale des Forces armées, le président Wade avait passé en revue un détachement et salué un groupe d’anciens combattants.
La cérémonie s’était déroulée en présence des présidents de l’Assemblée nationale, Pape Diop, du Conseil de la République pour les Affaires économiques et sociales, Mbaye Jacques Diop et de membres du gouvernement.
Coincé entre l’usine d’engrais Senchim et le quartier Oryx, le cimetière des tirailleurs sénégalais de Thiaroye qui fait face à la route nationale n°1 était jusqu’ici inconnu du grand public. Il a fallu dresser un mur et une enseigne qui servent à identifier le lieu.
A l’intérieur du sanctuaire, il y a 202 tombes surmontées d’une stèle, parfaitement alignées et recouvertes de coquillages. Anonymes, les tombes ne portent aucune mention du nom ou du pays d’origine du soldat.
Le Camp de Thiaroye était un lieu de transit pour plusieurs tirailleurs sur le chemin du retour. Ces derniers étaient essentiellement des soldats ayant séjourné dans les camps de concentration nazis.
Leurs collègues français avec lesquels ils avaient partagé les joies, les peines et les souffrances de la guerre avaient déjà touché leur solde et les diverses primes liées à leur statut.
Bien qu’ils avaient pris les mêmes risques et que nombre d’entre eux y avaient laissé la vie ou contracté des handicaps définitifs, les tirailleurs n’avaient pas été payés, mais on les avaient assuré qu’ils le seraient une fois en Afrique.
A leur retour sur le continent, ils sont entassés dans le camp de Thiaroye où ils font face au racisme des certains gradés français.
Leurs craintes ne tarderont pas à se confirmer quand ils voudront changer leurs francs français en monnaie locale africaine.
Oubliant leurs hauts faits guerriers, l’administration militaire leur refuse le change au taux légal.
Les tirailleurs se mutinent et prennent en otage un général français, le 30 novembre 1944. Ils le libèrent quelques heures plus tard après que ce dernier eut déclaré les avoir compris, que leur argent serait changé au taux officiel et qu’ils recevraient leurs indemnités avant d’être démobilisés.
Mais le 1-er décembre 1944, l’armée française donne l’assaut au camp en utilisant son artillerie lourde, dont des chars d’assaut.
Le camp fut détruit et un grand nombre de tirailleurs y laissèrent la vie du fait des Français dont ils avaient contribué à libérer le territoire de l’occupation allemande. Les survivants durent enterrer à la hâte les malheureux disparus avant de rentrer chez eux, sans toucher les primes promises.
OID/AKS
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