Malgré le couvre-feu, les rues de Ouagadougou étaient en liesse samedi 29 janvier au soir pour fêter la victoire des Étalons du Burkina Faso face à la Tunisie, en quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN). De quoi oublier pour un soir la crise sécuritaire et l'incertitude politique qui agitent le pays depuis plus d'une semaine. Et la sélection nationale nationale ne compte pas s'arrêter là.
"Nous avons dédié cette qualification à notre peuple qui traverse des mouvements politiques et sociaux", a expliqué le sélectionneur burkinabè, Kamou Malo, à la veille de la demi-finale contre le Sénégal mercredi 2 février. "Les évènements constituent un supplément de motivation pour nous."
Le Burkina Faso, cible d'attaques jihadistes récurrentes qui ont fait des milliers de morts, a connu le 24 janvier un coup d'État militaire qui a porté au pouvoir le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Le nouvel homme fort a d'ailleurs échangé avec les joueurs.
"Depuis quelques années, nous sommes confrontés à ce terrorisme qui ne cesse d'endeuiller notre peuple, notre objectif est de donner un brin de sourire à notre peuple", a ajouté Kamou Malo. "Si nous pouvons par notre contribution sportive donner de l'espoir, nous n'allons pas marchander les efforts."
Le Burkina Faso "en mission"
Une contribution qui porte ses fruits, si on en juge l'état d'esprit à Ouagadougou : "Ce qu'ils sont en train de faire, ça fait du bien. On est très contents. Ils sont en train de mouiller le maillot pour la nation", explique un supporter interrogé par France 24. "Ça nous fait un peu oublier […] La Coupe pourrait nous réconcilier sur le plan national."
"On me demande déjà le trophée, nous aurons à cœur de l'offrir à notre peuple", a promis Kamou Malo.
"Les joueurs se sont promis de faire le maximum pour mettre du baume au cœur des supporters. Ils sont en mission depuis les huitièmes de finale", qui ont eu lieu le jour du coup d'État, analyse sur France 24 Hervé Kouamuo, journaliste indépendant et spécialiste du foot africain. "En face, ce sera le Sénégal. Ça ne sera pas facile mais clairement pour eux, c'est une mission."
Le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé, a répondu amicalement en conférence de presse. Il s'est dit " malheureux de ce qui se passe au Burkina Faso, mais le Burkina Faso ne peut pas être plus motivé que le Sénégal, nous sommes aussi déterminés qu'eux".
"Cela se jouera demain, a ajouté Cissé, tout ce qu'on peut dire en conférence de presse n'est que de la communication, c'est le terrain qui va parler."
5 Commentaires
Mustapha Hihihihi
En Février, 2022 (09:05 AM)Défenseur
En Février, 2022 (09:26 AM)Abc
En Février, 2022 (09:30 AM)Reply_author
En Février, 2022 (10:29 AM)Participer à la Discussion