Alors que Lens a recruté Andy Diouf pour 15 M€, c'est le joker Nampalys Mendy qui a jusqu' ici démarré les matchs de Ligue des champions. Une question de profil et d'expérience, pas de hiérarchie.
Au commencement était le vert. Malgré son jeune âge, Andy Diouf semblait être le successeur désigné de Seko Fofana dans l’entrejeu lensois. Recruté au début de l’été pour 15 M€ malgré la concurrence de Dortmund ou Gladbach, le milieu de 20 ans avait tout de suite pris la place du capitaine dans le 11 et il avait même été le joueur le plus utilisé de la préparation. La tendance s’était prolongée sur les trois premières journées, où Diouf avait été associé à l’intouchable Salis Abdul Samed et s’était montré plutôt à son avantage.
Et puis est arrivée cette petite blessure aux adducteurs, qui l’a empêché de démarrer à Monaco (0-3, le 2 septembre), suivie d’une autre au même endroit avec les Espoirs, pendant la trêve de septembre. Rien de méchant, juste de quoi le couper dans son élan. En Principauté, Stijn Spierings l’avait suppléé au coup d’envoi et il avait autant été en difficulté qu’une semaine plus tôt au Parc des Princes (1-3, le 26 août). Le board lensois a arrêté les frais, prêté le Néerlandais au TFC et recruté comme joker un nom familier de la L1, l’ex-Niçois Nampalys Mendy.
‘’Jusqu’à maintenant, j’ai fait le choix d’une expérience et d’un équilibre un peu plus importants'' FRanck Haise, à propos des titularisations de Mendy en c1
Et celui qui est surnommé Papy a fait mieux que de la résistance. L’ex de Leicester a fait son baptême sang et or en démarrant à Séville (1-1, le 20 septembre). C’est encore lui qui a débuté contre Arsenal (2-1, le 3 octobre) et son duo avec Abdul Samed devrait être reconduit, ce soir, contre le PSV. Mais de là à affirmer que le Sénégalais est franchement passé devant, il y a un pas qu’on ne franchira pas, du moins pas encore. Car Diouf était titulaire quelques jours plus tard lors du derby face à Lille (1-1) et depuis l’arrivée de Mendy, les deux joueurs ont un temps de jeu quasi identique : 308 minutes pour l’international Espoirs, 274 pour le vieux briscard (31 ans).
Et si Franck Haise a jusqu’ici préféré « Papy » en C1, ce n’est pas pour une question de niveau ou d’état de forme mais plutôt parce que l’un est plus défensif et possède plus de bouteille. « Je pense qu’il y a besoin d’un équilibre un peu différent sur des matches de cette intensité-là, expose le technicien. Une expérience différente, aussi : il y a un joueur qui a plus de 30 ans, qui a 300 matches, et un jeune qui a une saison dans le Championnat suisse, avec une expérience européenne mais de Conférence League, et qui doit aussi s’acclimater à un certain nombre de choses. Jusqu’à maintenant, j’ai fait le choix d’une expérience et d’un équilibre un peu plus importants. Ce qui ne veut pas dire que ce sera toujours le cas. »
Sorti à la mi-temps au Havre (0-0), vendredi, Diouf est moins à son avantage qu’avant sa blessure. Il semble parfois en manque de confiance et a du mal à se lâcher, à oser faire ce pour quoi il a été recruté, casser des lignes, être tranchant dans ses prises de balle. « On était déçus pour Andy, parce qu’on est tous passés à côté d’une grosse partie de la première période, témoignait Florian Sotoca en Normandie. Le coach aurait pu en sortir beaucoup plus. On est tous derrière lui, on sait qu’il a les qualités pour réussir, on va l’accompagner parce qu’il est encore jeune mais il a le potentiel pour être un grand joueur.
Lorsqu’il aura trouvé son rythme, la concurrence promet donc d’être féroce dans l’entrejeu, alors que depuis deux ans, sauf pépin ou suspension, les duos Seko Fofana, Cheick Doukouré (2021-2022) puis Fofana-Abdul Samed (2022- 2023) étaient de tous les combats. D’autant que derrière le trio, et alors que Thomasson peut aussi descendre d’un cran, une autre recrue, Neil el-Aynaoui, commence à pointer le bout du nez.
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