Bien malgré lui, Marquinhos est l'un des visages de l'élimination du Brésil en quarts de finale de la Coupe du monde contre la Croatie (1-1, 4 tirs au but à 2), vendredi 9 décembre. Le défenseur a dévié la frappe qui a conduit à l'égalisation croate avant de rater le tir au but décisif. Deux échecs terribles pour un cadre de la Seleçao.
De la joie au désespoir, il n'y a parfois qu'un pas. Ou quelques minutes. La frontière peut s'avérer très fine, comme Marquinhos pourra en témoigner. Les images du quart de finale Croatie-Brésil le font déjà. Le scénario de ce match a été cruel pour le joueur du PSG.
On jouait la 105+1e minute de jeu au stade Education City d'Al Rayyan quand Neymar délivrait la Seleçao, qui butait jusqu'alors sur le mur croate. L'attaquant combinait avec Rodrygo et Lucas Paqueta avant d'effacer le gardien Dominik Livakovic et de marquer le but du 1-0. Marquinhos, son coéquipier et ami du PSG, était le premier présent pour exulter avec lui. Voilà pour l'image joyeuse... mais passagère.
Il suffit d'un genou...
Lors de la seconde moitié de la prolongation, le joueur s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment, pourrait-on dire. Ou presque. Comment reprocher à un défenseur de vouloir contrer un tir adverse ? À la 117e minute, Mislav Orsic a centré vers Bruno Petkovic, présent dans la surface de réparation. Le tir instantané du Croate a changé de trajectoire en touchant le genou de Marquinhos.
Alisson Becker aurait peut-être pu intervenir si le cuir n'avait pas été dévié. Mais le gardien a été trompé par ce changement de trajectoire. Et Marquinhos, une première fois, s'est pris la tête entre les mains, genoux à terre, tandis que le ballon faisait trembler les filets. La chance n'a pas été avec lui. À vouloir empêcher l'égalisation, il y a contribué, à une poignée de secondes de la séance des tirs au but.
Le moment où le Brésilien Marquinhos dévie le tir du Croate Bruno Petkovic.
Le moment où le Brésilien Marquinhos dévie le tir du Croate Bruno Petkovic. REUTERS - DYLAN MARTINEZ
Maudit poteau
Dès le début de cet exercice stressant, l'échec de Rodrygo a donné le ton. L'adresse et le sang-froid des Croates a confirmé que cette séance serait éprouvante pour la Seleçao. Quand Marquinhos, quatrième tireur auriverde, s'est présenté face à Dominik Livakovic, la pression était déjà écrasante. Le Brésilien n'avait pas le droit à l'échec.
Mais le poteau a renvoyé sa frappe, scellant l'élimination de son pays. Marquinhos s'est alors écroulé, les mains derrière la tête, le visage dans l'herbe, tandis que la sélection croate chavirait dans l'euphorie. Nouveau cliché cruel et si représentatif de la dure loi du football. Qu'importe le talent, les pronostics ou l'impression de domination : il ne peut y avoir qu'un vainqueur à la fin. Et vendredi, à Al Rayyan, le Brésil était le vaincu.
Un cadre à terre
Le destin veut que Marquinhos soit l'un des symboles du nouvel échec de la Seleçao, incapable de battre une nation européenne dans un match couperet de Coupe du monde depuis la finale de 2002, remportée face à l'Allemagne à Yokohama au Japon (2-0). Après la France en quarts de finale en 2006, les Pays-Bas en quarts de finale en 2010, l'Allemagne lors de la fameuse demi-finale de 2014 et la Belgique en quarts de finale en 2018, c'est au tour des Croates de scalper les Auriverdes.
Le Croate Ivan Perisic réconfortant le Brésilien Marquinhos.
Le Croate Ivan Perisic réconfortant le Brésilien Marquinhos. REUTERS - HANNAH MCKAY
Reste à savoir comment Marquinhos digérera ce nouvel échec. À 28 ans, son parcours international, commencé en 2013, n'est sans doute pas terminé. Mais des choses vont changer pour lui. Thiago Silva, 38 ans, avec lequel il a formé la charnière centrale pendant sept ans au PSG et pendant de nombreuses années en sélection, a probablement joué sa dernière Coupe du monde. Tite ayant annoncé son départ, le prochain sélectionneur fera certains choix. En tant que cadre et vice-capitaine, Marquinhos devrait encore avoir un rôle à jouer. Il aura, en tout cas, un affront à effacer.
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